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Un petit nom charmant

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Une actualité de David V.
Publié le 19/03/2016

Inigo. Un prénom qui claque aux oreilles et n'évoque plus grand chose ? Ignace ? Voilà qui nous dit plus soudain et nous fait nous retourner vers la figure souvent caricaturée du fondateur des Jésuites, l'homme de Loyola, qui imprima à l'ordre qu'il allait fonder sa rudesse et un idéalisme dont on a du mal à repérer ce qu'il cache d'obscur. François Sureau a choisi de faire de ce personnage très absent de la littérature le sujet sinon le héros de son dernier livre. De quoi surprendre, effaroucher peut-être un peu avant de séduire, car Inigo est un projet littéraire convaincant, mené dans une langue admirable de précision. Ni biographie, ni enquête, le texte nous propose d'entrevoir le destin de cet homme avant l'avènement, son lent et douloureux cheminement vers la révélation, quand le soldat, brutal, se transforme en l'homme d'une église renouvelée. Sureau se place dans son ombre, le suit dans ses chutes, ne le quitte pas dans ses agitations, dans sa folie du renoncement, interroge son abandon, sa vocation, sa tentation du martyre. Comprendre ce qui peut pousser un homme à tout abandonner pour tout recréer, c'est là un sujet qui ne perdra jamais de son actualité et c'est en cela que son livre nous impressionne. D'autant qu'à la suite du récit, l'auteur interroge sa propre démarche, étonnante variation sur le métier d'écrire, sur ce qui provoque le choix d'un sujet. On aimerait que beaucoup d'auteurs parviennent ainsi à sonder leur coeur, leurs mobiles. François Sureau tiendrait-il cet art de son éducation chez les Jésuites ?

Ravis de l'inviter à venir nous en parler, nous lui avons aussi demandé de se livrer à l'exercice du solo deavnt notre caméra. Et vous allez voir comme notre avocat s'en sort haut la main...

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