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Un rigolosophe à deux-roues

Didier TronchetIl existe une catégorie d'hommes qui, n'ayant peur de rien, n'attendent pas les beaux jours ou l'engouement passager suscité par le Tour de France, pour prendre leur vélo et parcourir quelques kilomètres salvateurs. Ces hommes, ce sont les cyclistes urbains, qui affrontent quotidiennement et avec courage les éléments, qu'ils soient climatiques ou automobiles. Mais n'allez surtout pas croire que le cycliste, avec son allure débonnaire ou en lutte avec son engin à deux-roues, n'a pas le temps de méditer. Bien au contraire, il semble plus que jamais que la selle de vélo soit le lieu privilégié pour réfléchir sur sa condition et sur son environnement, si bien que l'on peut parler, à l'image du Petit traité de vélosophie de Didier Tronchet, de véritables "conquistadors cyclistes", fomentant une sorte d'éthique vélosophique.

Didier Tronchet est un récidiviste. Il nous a déjà offert un Petit traité de footballistique, sympatiques chroniques promptes à décomplexer tous ceux atteints de footite aigüe et qui le vivent mal. Il est également dessinateur et scénariste de bandes-dessinées, qui versent souvent dans le cynisme et l'humour noir, à l'image de ses deux héros récurrents, Raymond Calbuth et Jean-Claude Tergal.

Dans son Petit Traité de vélosophie, qui vient de paraître en J'ai lu, Didier Tronchet nous livre ses réflexions sur la supériorité du vélo sur les autres modes de transport, n'en déplaise à l' "homo voiturus". Pas besoin de repasser trente fois dans la même rue pour se garer, une pollution atmosphérique et sonore égale à zéro, plaisir de remarquer des détails et des paysages que l'on n'aurait pas le temps de voir en voiture, la petite reine a décidément tout d'une grande ! Ce petit traité de vélosophie permet également de relativiser quant à l'apparition de certaines complications liée à la pratique du deux-roues. Le temps vire à l'orage ? Tant mieux, on appréciera d'autant plus le plaisir éternel du chocolat chaud en rentrant, tandis que les chaussettes fument sur le dossier de la chaise et que la pluie continue à clapoter contre les carreaux. Et puis le cycliste est naturellement immunisé contre le "syndrome de la Coccinelle de Monte-Carlo", cette fureur incompressible qui s'empare de tout automobiliste s'apercevant que sa voiture est rayée, comme si sa voiture était vivante et qu'on s'était attaqué à un membre de sa famille. Quant à notre cher vélosophe, il n'est même pas sûr qu'il s'aperçoive d'une rayure profonde tant l'apparence de son vélo ne lui semble pas essentielle.

Vous l'aurez compris, ce petit traité est un condensé de réflexions inventives et drôles qui refont le monde du haut d'une selle. Une fois n'est pas coutume, nous espérons que l'actuelle prise de conscience collective quant aux grandes questions sur l'environnement rendra ce livre anecdotique et donc obsolète, et que les Vélib' fleuriront dans une majorité de villes, signant ainsi la victoire des velomanes sur les homo voiturus.Petit traité de Vélosophie

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