Le treizième roman d'Andrei Makine, que les éditions du Seuil publieront tout début janvier, sera encore une fois placé sous le signe de l'amour. Après Au Temps du fleuve amour, L'Amour humain, Le Livre des brèves amours éternelles, voici Une femme aimée, un texte qui nous plonge à la fois dans l'Europe du XVIIIe siècle et dans la Russie de l'ère soviétique.
Catherine II de Russie est un personnage qui fascine et obsède le jeune cinéaste Oleg Erdmann, qui rêve de pouvoir lui consacrer un film. Mais ce projet le confronte à deux difficultés majeures: la première est comment rendre compte de la vie de cette politicienne tyrannique qui était aussi une grande séductrice proche de bien des intellectuels de l'époque, sans verser dans le cliché. La seconde difficulté est de faire valider le scénario par le fameux CEAC (le Comité d'Etat pour L'Art Cinématographique).
Le roman nous invite à suivre le parcours d'Oleg, un soviétique parmi d'autres -entre son travail alimentaire à l'abattoir et sa vie dans un appartement communautaire- fasciné par la gente féminine -par Catherine, mais aussi par la jolie Lessia, qui partage son quotidien- et qui vit la passion qui l'anime pour son film avec une ardeur et une vitalité franchement communicatives.
Bien plus qu'une biographie historique, ce texte met en confrontation deux époques et nous offre un portrait particulièrement original et audacieux de la Russie et d'une partie de son histoire.