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Une tortue + quatre éléphants + un disque + un baobab = Terry Pratchett !

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Une actualité de Karine G.
Publié le 25/03/2016

Lecteurs imprudents qui passez par là, vous venez de mettre le pied dans un engrenage terrifiant. Si, si, je vous l’assure. N’avez-vous jamais ressenti le besoin de partir en vacances sans bouger de chez vous ? Ne mentez pas, je le sais (puisque c’est aussi mon cas). Je vais donc vous donner une bonne adresse, l’endroit où je passe toutes mes vacances (ou presque) : le Disque-Monde. Vous ne connaissez pas ? C’est un vaste disque posé sur le dos de quatre éléphants géants, eux-mêmes juchés sur le dos d’une tortue gigantesque qui parcourt l’univers. Un univers créé par l’écrivain Sir Terry Pratchett, ressortissant britannique à l’humour so british et à l’imagination qui déborde comme une marmite de pot-au-feu un jour de grand froid.  Oubliez tout ce que vous savez, des règles de la physique à la logique la plus élémentaire en passant par la recette ancestrale des pancakes, respirez un grand coup, et plongez.

Bienvenue dans le monde absurde et fantastique du Disque. La cité tentaculaire d’Ankh-Morpork en est le centre névralgique et la principale destination touristique. Passez boire une pinte au Tambour Rafistolé, admirez l’architecture des bâtiments des Guildes, ou visitez l’université de l’Invisible, école de magie réputée pour sa bonne nourriture, ses mages déphasés et son bibliothécaire anthropoïde. Un conseil, cependant, n’achetez rien à Planteur Je-m'tranche-la-gorge (J.M.T.L.G.), le vendeur attitré de la ville. Vous risquez une indigestion, même si vous avez acheté une paire de chaussures.  Mais n’oublions pas non plus le Moyeu, les Montagnes du Bélier, le Bord, dont les chutes d’eau sont magnifiques en été, ainsi que de différentes villes et royaumes pittoresques comme le royaume de Lancre. Vous aurez l’occasion de croiser nombreuses de mes connaissances les plus chères : le « maje » Rincevent, comme il l’écrit lui-même, et son Bagage, un coffre à pattes qui le suit partout, les sorcières, en les personnes de Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail, ainsi que les agents du Guet d’Ankh-Morpork, venant tous d’horizons très différents, tellement différents à vrai dire qu’ils ne sont peut-être pas tous humains. Si vous croisez la Mort, dites-lui que vous venez de ma part, il devrait vous laisser partir sans trop de désagréments. Oui, la Mort est un mâle, et un mâle nécessaire, qui s’acquitte (le plus souvent) de sa tâche tout en essayant de comprendre les humains. Tous sans exception vous embarqueront dans des aventures les plus loufoques les unes que les autres dans un monde magique, absurde à souhait et pourtant pas si éloigné que ça de notre bon vieux quotidien, qui finira tôt ou tard déguisé en vahiné jouant du tuba au rythme de nos zygomatiques.

Comme le dit Pratchett lui-même, le Disque-Monde est un « monde et miroir des mondes », qu’ils soient imaginaires ou non. En effet, si le début de la série est une parodie assumée des univers de fantasy ou de littérature, la suite glisse peu à peu en critique acérée et humoristique de choses bien réelles, comme le cinéma ou la religion. La série du Disque-monde compte à ce jour près de 34 volumes, une série prolifique à l’image de la fantaisie de son créateur. Pour une lecture symbiotique de l’œuvre, il est recommandé de se suspendre à un baobab enroulé dans un poncho péruvien tricolore, mais sinon, vous pouvez faire comme la plupart des lecteurs pratchettiens, moi y compris, et vous asseoir n’importe où pour déguster sans modération cette fine fleur de la fantaisie britannique. Il paraît même que c’est bon pour la santé !

Contribution au blog SF par Marie Guillaud-Rollin

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