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"Une vie dans l'ombre"

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Une actualité de Emilie D.
Publié le 04/04/2013

A l'occasion de la parution d'Ecoute la pluie, les éditions Sabine Wespieser ont pris la très belle initiative de rééditer Victor Dojlida, Une vie dans l'ombre, un texte signé lui aussi de Michèle Lesbre qui avait été publié pour la première fois en 2001 par les éditions Noésis.

Il ne s'agit pas d'un roman mais plutôt d'un récit, d'une biographie, d'un hommage à un homme que l'on peut considérer comme victime du système judiciaire français. Né en Biélorussie en 1926, Victor Dojlida a trois ans lorsqu'il s'installe avec sa famille en Lorraine. Comme d'autres réfugiés polonais ou italiens, son père trouve du travail dans les mines, de quoi nourrir chichement la fratrie, qui vit dans des conditions plus que précaires. Lorsque survient la guerre, c'est sans aucune hésitation que Victor s'engage dans la Résistance. Il sera dénoncé, emprisonné en France et déporté en 44 à Dachau, puis à Buchenwald. Victor survit aux camps, mais la France qu'il retrouve au sortir de la guerre ne lui semble pas avoir complètement tiré les leçons de l'Occupation: il retrouve les deux collaborateurs à l'origine de son arrestation, l'un juge et l'autre policier, toujours en poste.

Victor décide d'appliquer sa propre justice, ce qui lui vaudra à nouveau l'emprisonnement. Marginalisé par les années d'enfermement, victime du racisme aussi, exclu de la société en somme, Victor sombre très vite dans la délinquance et enchaînera les séjours en prison jusqu'en 1989.

C'est à cette époque que Michèle Lesbre le rencontre. Pendant plusieurs années, jusqu'à sa mort en 1997, elle entretiendra avec lui un rapport tout particulier, empreint de respect, mais de beaucoup de tendresse aussi. D'entretiens enregistrés en rencontres amicales, d'éléments biographiques en réflexions sur l'univers carcéral -ponctuées souvent par de très pertinentes citations d'Henri Calet ou de Charlie Bauer-, ce récit  nous plonge dans l'Histoire et nous amène à prendre la mesure des souffrances, des faux-pas, des fractures dont peut être victime un homme qui, comme il l'avoue lui même,  "ne suivai(t) pas le chemin droit".

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