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La thématique du temps dans « Réparer les vivants » Maylis de Kérangal Par Claire Rinaldi et Béatrice Ancher

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Une actualité de Pierre
Publié le 19/05/2016

La thématique du temps dans « Réparer les vivants »

Maylis de Kérangal

Par Claire Rinaldi et Béatrice Ancher

Le cœur est un organe synonyme de vie, un organe qui a une cadence régulière, comparable à une horloge. Le rythme du cœur est régulier, mais s’accélère en fonction de nos émotions. Dans « Réparer les vivants » de Maylis de Kérangal, la notion du temps semble subir la même distorsion en fonction des émotions des personnages. Réparer les vivants, c'est l'histoire de la mort d'un jeune homme, Simon et de la lourde décision qu'ont à prendre ses parents : faire don du cœur de leur fils ou non. L'histoire se déroule en vingt-quatre heures, durée de « vie » de l'organe après la mort. Bien que l'histoire s'étale sur une unique journée, le temps s'y écoule de manière irrégulière, se dilatant ou se rétractant en fonction des émotions des personnages.

Le lecteur vit plus particulièrement à travers le ressenti de la mère de Simon, puisque l'histoire est narrée d'un point de vue interne et qu'elle en est le personnage principal.

Au début de l'histoire, Simon subit un accident de la route et est amené à l’hôpital. La narration est rapide et une heure d'action est racontée en l'espace de deux pages (pp.37-39). Peu après son arrivée à l’hôpital, Simon, décède, et à partir de cet instant, le temps semble ralentir. Les parents du jeune homme attendent des nouvelles dans le couloir et cette attente leur paraît « longue » et « interminable ». Il est 11:12 quand le médecin annonce finalement aux parents que leur fils est tombé dans le coma. À cette annonce, le temps ralenti encore plus et les secondes se transforment en « longs moments » pour les parents de Simon. Vingts pages plus tard, il n'est que 12:30 alors que plus tôt, deux pages seulement avaient suffit à relater une heure d'action.

Cette vie qui s'en va bouleverse les habitudes de vie de chacun : la mère et le père de Simon, mais aussi le médecin Révol .Le lecteur a alors accès aux sentiments les plus profonds des personnages : leurs émotions priment sur l'action, ce sont elles qui rythment le livre et non les événements qui s'y déroulent.

Dès les premières pages du roman, le temps se déforme, le lecteur est désorienté et s’aperçoit que les secondes et les heures se confondent. Le temps est donc au cœur de ce roman.