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Les lycéens écrivent aussi (4e édition – billet n°24)

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Une actualité de Marilyn
Publié le 03/05/2013

Billet portant sur La ferme des animaux de George Orwell

Dès la première page nous sommes plongés dans un monde où les animaux pensent, parlent, lisent et écrivent. La ferme des animaux, ayant quelques blagues et descriptions humoristiques tient beaucoup de similarités avec de nombreux livres pour enfant, un roman qui semblait être donc parfait pour moi. Eh bien, effectivement, j’ai été pris par ce livre. Il est court, et parle d'animaux dans une ferme, certes! Mais il est intense, et demande une réflexion tout de même.

A travers les huit chapitres où l'on ne s'ennuie jamais, où l'on rit des mensonges grossiers des gros cochons despotes, et où l'on pleure de la passivité des autres animaux, Orwell veut critiquer les actions totalitaires qui sont aux fondements de toutes révolutions. Mais plus précisément il propose une satire de la Révolution russe et du Communisme. L'allusion au communisme est évidente, on peut même replacer chaque personnage et chaque chapitre dans le contexte historique de l'URSS. Et non, je n'insinue pas que tous les russes sont des animaux, ou bien que Staline n'était rien de plus qu'un gros cochon. il y a vraiment un lien. D’accord, Staline est bien un gros cochon, Napoléon pour être plus précis, aussi bien que le cochon opposant Boule De Neige qui correspond à Trotski. Il y a de même Sage l’ancien (Lénine, Marx), Mr Jones qui est le Tsar Nicholas II, et entre autres les chiens, qui font allusion à la police secrète la NKVD pour ceux qui ont suivi un peu leur cours de troisième.

Mais la force de cette fable est justement son côté universel. C'est l'effet que l'on puisse aussi l'appliquer à la révolution française, à certaines dérives de la Commune, ou plus récemment à l'Égypte et la Tunisie.

Toute l'histoire se passe dans une ferme en Angleterre, la ferme du manoir, où les animaux sont durement exploités par leur propriétaire Mr Jones. Au début du récit, le cochon, Sage l'Ancien, prononce un discours de rébellion contre ce dernier. Âpres sa mort, ce sont trois autres cochons: Napoléon, Boule De Neige et Brille Babil, qui prennent la responsabilité de diriger la résistance. Inspirés par le discours de Sage l'Ancien, les animaux prennent conscience et se rebellent contre leur propriétaire tyrannique, et d'une manière plus générale, contre tous les humains. Ils fondent alors la Ferme des Animaux, entièrement gérée par les animaux, basés sur le principe de l'Animalisme et les sept commandements :

1. Tout deuxpattes est un ennemi

2. Tout quatrepattes ou tout volatile est un ami

3. Nul Animal ne portera de vêtements

4. Nul Animal ne dormira dans un lit

5. Nul Animal ne boira d'alcool

6. Nul Animal ne tuera un autre Animal

7. Tous les Animaux sont égaux

Mais le régime va vite dévier, et les gouvernants animaux ne seront peut-être pas si différents que les gouvernants humains. On voit bien encore que ce livre est bien plus qu’un simple conte d’Animal. Ce roman s’adapte au cas de l’Homme et montre bien les injustices, les manipulations, les trahisons et les hypocrisies d’un régime totalitaire. Tous ces défauts sont mis en évidence par étapes dans le roman, lorsqu’à certains des sept commandements, viennent s'ajouter quelques ajustements, permettant aux cochons une vie meilleure.

4. Nul Animal ne dormira dans un lit avec des draps

5. Nul Animal ne boira d'alcool plus que de raison

6. Nul Animal ne tuera un autre Animal sans raison valable

Dans ce qui est, au départ un peuple soudé et solidaire, s'instaure donc au fil des mois une inégalité profonde jusqu'à ce que les sept commandements ne deviennent qu'un seul :

 Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres.

Mais Orwell, contrairement à ce que je pensais au début de ma lecture, ne critique pas seulement les dirigeants, les despotes, dans un régime totalitaire. Il montre certes, du mépris pour l’abus de pouvoir, mais il dénonce à la fois, ce qui pousse un peuple à ne pas se rebeller contre l'endoctrinement, à ne pas penser à le faire, à ne pas prendre part à l' action !

J'ai vraiment adoré ce livre. Je le conseillerai fortement à n'importe qui! Bien que je croyais qu'il m’aurait fallu des connaissances développées sur la révolution russe et le communisme, ce n'était pas le cas. Je dirais même que cher Monsieur George Orwell m'a apporté bien plus que mon professeur d'histoire-géographie de troisième sur ce thème. La seule critique que je pourrai me permettre de porter, c'est que maintenant, il va peut-être bien falloir que je m'applique pour ne pas placer « Napoléon » à la place de « Staline » dans une copie d'histoire. Les mensonges scandaleux de Brille-Babil m'ont sincèrement fait rire à haute voix lorsque j’étais dans le Gare de l’Est à Paris. J’ai donc dû ensuite m’abstenir de lire ce roman en public après cela, afin de ne pas être embarrassé. Mais c'est la conclusion de l’œuvre qui m'a apporté le plus plaisir. Le dernier passage « Dehors, les yeux des animaux allaient du cochon,à l’homme ; mais il était impossible de distinguer l’un de l’autre » est vraiment, selon moi, de la perfection littéraire! Et qui m’a permis de me poser la question « vivons-nous dans une société dirigée par des cochons ? » Parce qu’il me semble que j’ai entendu un discours très semblable aux paroles de Brille Babil sortir de la bouche de quelques politiques , il y a peu de temps... !

Billet de Yannick Thompson classe de 1ère S

Bibliographie