Chargement...
Chargement...


Les lycéens écrivent aussi (4e édition – billet n°7) 1

76_les-lyceens-ecrivent-aussi-4e-edition-billet-n-7-1
Une actualité de Adeline
Publié le 30/04/2013

Billet surLa première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philippe Delerm

A la fois recueil d’anecdotes et de poésie en prose, ce livre nous donne à ressentir les petits riens de la vie qui en font toute la saveur. Il nous amène à prendre conscience de tous ces instants de joie fugitive. C’est comme un « arrêt sur image » destiné à éveiller nos consciences à ce qui fait le sel de nos vies sans que, bien souvent, nous ne nous en rendions compte.J’ai aimé la légèreté du livre, sa poésie. C’est simple, frais et délicat. Le fait de donner de l’importance à de si petites choses est un concept très intéressant qui s’apparente à la philosophie épicuriste. Ce sont en effet ces « plaisirs minuscules » qui nous permettent d’accéder au bonheur, cela sans que l’on s’en rende compte. L’auteur transforme les banalités du quotidien en félicités. La subtilité des mots employés, les figures de style, les événements décrits, entraînent une représentation à la fois proche du monde réel et de celui du rêve. On ne se situe ni dans le temps, ni dans l’espace. Si on a vécu le moment raconté, alors des images défilent dans notre esprit et on renoue avec le passé. Si on ne l’a pas vécu, alors on imagine comment cela aurait pu être, quel serait le goût des loukoums à la rose de chez l’Arabe, quelle atmosphère régnerait dans le bibliobus. De plus, l’utilisation du pronom personnel « on » permet plus aisément au lecteur de se reconnaître dans l’écrit. Elle élimine les barrières qu’il y a entre les yeux et la plume. « On » laisse l’opportunité à chacun de lui substituer sa place dans le récit. Lire ces plaisirs racontés, c’est comme les revivre au ralenti. On s’attarde sur la beauté du moment, concentrée en seulement deux-trois pages, perçue grâce à la précision des descriptions. La dernière phrase de chaque anecdote tient son rôle : elle conclut joliment et permet au lecteur d’entamer le récit suivant sans frustration.

Si certaines de ces anecdotes touchent un large public, comme « Lire sur la plage » ou « Le cinéma », d’autres s’adressent à une génération particulière. C’est pourquoi je ne me suis pas toujours reconnue dans les récits et pourtant la finesse du langage permet de dépasser cette ignorance en mettant en branle l’imagination du lecteur. Le but de ce recueil est ainsi de rendre le lecteur réceptif aux souvenirs des sens, à l’émotion, à la joie. Pari réussi pour ce livre dont le brio de l’écriture nous donner envie de tourner les pages et de déguster les trésors qui s’y trouvent décrits!

Billet de Selma Braquessac, étudiante en B.T.S. Commerce Internationnal première année

Bibliographie