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Les lycéens écrivent aussi (5e édition - billet n°10)

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Une actualité de Marilyn
Publié le 06/01/2014

Billet portant sur Les naufragés de l'île Tromelin d'Irène Frain

Irène FRAIN est une romancière, journaliste et historienne bretonne, elle a écrit de nombreux ouvrages dont Les Naufragés de l’île Tromelin édité en 2009 qui a obtenu le prix Relay du roman d’évasion et le Grand Prix Palatine du roman historique.

Ce livre est un roman basé sur des faits réels détaillés qui nous amène rapidement à réfléchir sur la condition humaine en général et l’esclavage en particulier. Cette œuvre se passe au tout début du XVIII° siècle durant les traversées océaniques indiennes où les flux se faisaient réguliers. La Compagnie des Indes dirigeaient ces traversées et l’auteur se focalise sur une seule en particulier : celle du vaisseau L’Utile. Le gouverneur de la Compagnie avait interdit la traite des noirs sur ses océans, non pas par action humanitaire mais par profit et intérêt personnels puisqu’il se réservait l’exclusivité de ce marché fructueux. Ce fameux navire L’Utile dirigé par le capitaine Lafargue, homme borné et têtu, fit escale à Madagascar pour introduire à son bord une cargaison frauduleuse (160 hommes, femmes et enfants noirs) et ainsi faire cap vers L’île de France (île Maurice aujourd’hui). A cette époque, les vastes océans Indiens n’étaient pas si connus des hommes et la cartographie  guère précise donc peu fiable. Quelque part dans ces eaux se cachait une île « mirage ».

Cette île plate, d’une superficie minime, d’où nous pourrions voir l’océan à chacun de ses coins, où le relief n’existe pas, a été la terre d’une cohabitation inattendue. L’Utile transportait à son bord deux cartes différentes avec des indications contraires, il fallut donc n’en choisir qu’une et obéir à un capitaine aussi peu inspiré que tyrannique, ce qui fut fatal au voilier. le navire heurta une terre inconnue de tous, où l’homme n’avait jamais mis les pieds : l’île de Sable, l’île Mirage, l’île du Danger … tel sont les noms qui lui furent donnés.

Suite à ce naufrage, de nombreux morts, mais également de nombreuses incertitudes et beaucoup d’angoisse : Comment survivre sur ce bout de terre hostile et loin de tout ? Comment s’échapper de cet enfer ? Comment cohabiter entre noirs et blancs, entre ceux qui sont considérés comme des moins que rien et les prétendus « maîtres » ?

Sur ce morceau de corail, deux clans se forment, celui des blancs, hommes appartenant à la race considérée comme supérieure et les noirs traités avec le plus grand mépris. Pourtant, les donnes vont changer avec la nécessité de construire une embarcation de fortune. Les noirs sont mis à contribution quand des blancs ne daignent pas aider et des liens vont finir par se créer entre les travailleurs mettant de côté leurs différences de couleur de peau. Ils seront restés 57 jours ensemble sur l’île avant de réussir à fabriquer un rafiot grâce au  squelette de L’Utile. Problème : il n’y a évidemment pas assez de places pour embarquer tout le monde. Le choix s’impose de lui-même malgré l’injustice et l’on promet aux malheureux laissés pour un compte de venir les rechercher bien vite… 15 ans vont s’écouler avant que l’on ne retrouve des survivantes et un nourrisson.

Ce récit est tout simplement captivant. Son intérêt est évidemment historique puisque c’est une histoire vraie mais aussi romanesque dans les détails imaginés par l’auteur qui le rend si attachant. Il nous brosse un triste tableau de cette époque esclavagiste tout en nous donnant une leçon d’humanisme à travers l’aide fraternelle qui s’instaure entre blancs et noirs.

Billet de Sophia Kandri étudiante en B.T.S. Assurance première année

Bibliographie