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Les lycéens écrivent aussi (5e édition – billet n°3)

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Une actualité de Marilyn
Publié le 06/11/2013
Billet portant sur Le Dieu du Carnage de Yasmina Reza Dans cette pièce de théâtre de Yasmina Reza à l’humour grinçant oscillant entre la satire et l’ironie, on voit voler en éclat le vernis des bonnes manières de deux couples « bourgeois » qui se rencontrent suite à l’altercation de leurs enfants respectifs de 11 ans qui se sont affrontés, l’un ayant cassé deux dents à l’autre. Les parents décident d’avoir une conversation pour régler cet accident à l’amiable mais l’entrevue va tourner au pugilat. Quatre personnages occupent l’espace scénique, d’un côté les HOUILLIE Véronique et Michel, parents de la victime Bruno et, de l’autre, les REILLE Annette et Alain, parents de Ferdinand l’agresseur. Au début de leurs échanges les deux couples restent polis, courtois quoiqu’un peu gênés. Cela n’est pas toujours facile de se sentir à l’aise quand on ne se connait pas et que la situation est un peu délicate. Ils sont tous sur la retenue mais aussi sur la défensive. Véronique, la mère de la victime met en avant les conséquences de l’acte de violence dont son fils a été victime mais aussi la nécessité d’amener l’agresseur à prendre conscience de ses actes afin de le conduire au repentir. Annette, la maman de Ferdinand, l’enfant qui a porté le coup, ne dit rien mais est mal à l’aise et elle se sent mal. Elle ne supporte pas le côté moralisateur de Véronique. Alain, son mari ne va faire que grandir son mal être en répondant à son téléphone portable. Pour lui, il est plus important de répondre à son téléphone que de s’occuper d’une simple histoire d’enfants qui se sont bagarrés. Si son fils à cogné c’est qu’il avait de bonnes raisons de le faire, il défend la théorie du « dieu du carnage » proche de la loi du plus fort. La sonnerie de ce portable est certainement l’élément perturbateur de leur conversation. Annette qui se sentait mal vomit, elle exprime certainement son mal être en lien avec un mari qui ne se préoccupe pas de sa famille, fuit ses responsabilités de père. Elle réagit aussi peut-être aux propos moralisateurs de Véronique, la mère et femme humaniste qui sait tout et donne des leçons de morale sur l’éducation des enfants. Bref, Annette ne peut plus supporter  l’ensemble et elle régurgite tout. Les masques tombent, le naturel revient au galop.  Les relations entre les protagonistes deviennent de plus en plus tendues et les conflits s’accumulent sans être résolus. On commence même à boire de l’alcool pour pouvoir mieux supporter la situation. Les quatre personnages se lâchent, ils deviennent agressifs autant verbalement que physiquement. Le téléphone portable finit dans un vase, les fleurs du salon sont jetées au sol. Véronique saute sur son mari pour le frapper, et insultes et vulgarités se multiplient. La rencontre tourne à la confrontation, au carnage. La fin de la pièce est une fin ouverte, en cela intéressante car elle évite la facilité de la résolution des conflits. Ce huis-clos s’avère aussi plaisant qu’instructif. On rit beaucoup, le comique est omniprésent à travers ses différentes facettes : comique de situation, de mots, de caractère, comique à vertu philosophique qui nous amène aussi à nous interroger sur nos propres attitudes et travers. En cela, la pièce a un aspect universel et moraliste qui n’est pas sans rappeler la tradition des comédies moliéresques. J’ai beaucoup aimé cette satire et la recommande vivement ! Billet de Stéphanie Daudin, étudiante en B.T.S. Assurance

Bibliographie