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Les petits jurés littéraires SMGR 1 "Le baiser dans la nuque" de Hugo Boris

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Une actualité de Pierre
Publié le 23/03/2016
Le baptême de l’air d’Hugo Boris Rencontre du 13 novembre 2015 à SMGL Autour du livre « Le baiser dans la nuque » 9782266221535 hugo boris En 2005, alors âgé de 26 ans, Hugo Boris nous offre son premier roman intitulé Le Baiser dans la nuque, dans lequel on découvre la lutte de Fanny, une jeune femme mère de deux enfants, contre la surdité. Ce roman, rythmé par les mélodies de Strauss et Beethoven ainsi que par les nombreux accouchements auxquels Fanny aura à se confronter, nous apprend comment la jeune sage-femme va se lier d’amitié avec Louis, le frère d’une de ses patientes, qui lui donnera des leçons de piano, avant que sa maladie ne l’empêche à jamais d’entendre une note. Elle le rencontre dans l’urgence, à la maternité, lors d’une chaude journée de canicule. Louis accompagne sa belle-sœur sur le point d’accoucher, dont le mari vient de tragiquement décéder dans un accident de voiture. Elle aide Aurélie à enfanter sa petite Laura, et, au fur et à mesure des journées passées à la maternité, prend contact avec le frère du défunt, afin d’apprendre, avant de devenir sourde, à jouer du piano. Un des principaux atouts du roman de Boris, c’est sa précision. En effet, les descriptions des accouchements, des cours de solfège, des sentiments des personnages sont finement et justement détaillées, si bien qu’on dirait que l’auteur possède un réel savoir concernant ces sujets. Et pourtant, ces nombreux détails ne sont que le fruit d’une année de recherches et de rencontres avec des professionnels de tous les corps de métiers. Seulement, parfois, on se perd un peu dans tout ce professionnalisme. Comme nous a dit l’auteur lors de notre rencontre au CDI de notre établissement, le 13 novembre, Le Baiser dans la nuque était son premier roman. Et, en tant que jeune écrivain, il avait tendance à « en faire trop », à trop complexifier ses phrases. Il nous a même confié que son livre comportait des erreurs, des fautes - non pas orthographiques, mais plutôt dans le style. Son travail pour les romans suivants était de corriger ces fautes et d’améliorer son style, sans tomber dans la démesure, comme il avait pu le faire dans son premier livre. De plus, Le Baiser dans la nuque possède une particularité : sa mise en page. Premièrement, à partir du milieu du livre, chaque chapitre – si on peut appeler ça des chapitres, ce sont plutôt des parties séparées par des ellipses temporelles – commence avec un prénom. Ensuite, quatre vers de Rimbaud sont éparpillés dans le livre, et occupent une page à eux tout seuls. Enfin, à la fin du livre, on trouve une énumération de prénoms longue de 3 pages. Puis, 5 pages plus tard, une autre énumération de centaines de prénoms, mais, cette fois, certaines syllabes de certains prénoms sont en gras. Nous nous sommes interrogés sur le sens de ces quelques syllabes surlignées, puis, après avoir remarqué que ces syllabes formaient des do, des ré, des mi, des fa, des sol, des la et des si, nous avons essayé d’assembler ces notes dans le but de voir si peut-être nous pouvions obtenir une mélodie. Et en effet, le résultat était impressionnant : ces notes formaient la partition de L’Ode à la joie de Beethoven. Pourquoi Beethoven ? Eh bien, parce que Fanny possède la même maladie que Beethoven. Très beau parallèle de la part de l’auteur, en rapprochant une artiste d’un génie grâce à leur instrument et leur maladie commune. Ce livre est donc plein de surprises, et plein de poésie. Le surplus de détails dont nous avons parlé n’est qu’un petit bémol à cette œuvre, grande première d’Hugo Boris, qui, depuis 2005, nous a proposé d’autres romans tels que La Délégation Norvégienne, Je n’ai pas dansé depuis longtemps, ou encore Trois grands fauves, le portrait de trois grands prédateurs : Danton, Hugo et Churchill. Marc BONNET, Thomas CORDET, Xavier LURTON 2-1