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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee, par Aïssa Fournier

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Une actualité de Adeline
Publié le 22/05/2013
To kill a mockingbird est un roman de l’américaine Harper LEE qui contextualise la maxime « it’s a sin to kill a mockingbird » car, en effet, pour reprendre la définition qui en est donné dans le livre, l’oiseau moqueur ne fait rien d’autre que siffler, il n’attaque pas les plantes, ne détruit pas les champs mais chante à cœur ouvert, voilà pourquoi c’est un péché de le tuer. A partir de ce constat, et en le transposant dans le contexte bien particulier qu’est l’Amérique des années 1930, Harper Lee nous fait vivre l’expérience universelle de l’enfance confrontée à l’injustice et à la cruauté. Orpheline de mère, la narratrice, Jean Louise, surnommée Scout, véritable garçon manqué, vit avec son frère aîné Jeremy, alias Jem et son père Atticus Finch. Des frasques écolières aux stratagèmes élaborés avec leur ami Dill, Scout nous raconte avec fraicheur et émotion ses aventures dans la ville de Maycomb, en Alabama. Mais l’insouciance prend fin quand Atticus, avocat jusqu’alors respecté, est chargé de défendre un jeune noir, Tom Robinson. Ce dernier est accusé d’avoir violé une blanche, Mayella Ewel. Commence alors pour Scout et son frère la confrontation au racisme, à l’intolérance et aux préjugés. Si Atticus essaye de préserver ses enfants de l’affaire c’est peine perdue car toute la ville en parle et le verdict est donné d’emblée : Tom est noir, Mayella est blanche, il est donc forcément coupable. Mais il en faut plus pour retirer à Atticus son intégrité, et ce dernier fera tout pour offrir à Tom la meilleure défense. Cet homme intègre, à la fois père et avocat, reflète parfaitement la figure de l’humaniste, qui, à travers des évènements de la vie plus ou moins importants, enseigne à ses enfants à voir au-delà des apparences et leur inculque l’honnêteté et la droiture. Ecrit en 1960 alors que la ségrégation vient tout juste d’être abolie, To Kill a Mockingbird reçoit le prix pullitzer en 1961. Harper Lee nous offre dans son chef-œuvre unique une émouvante chronique de l’enfance où les émotions, parfois antinomiques, se succèdent. Ce roman nous plonge dans l’Alabama du Sud et à travers les pages le style de Mme Lee nous révèle l’accent du sud et les nuances sociolinguistiques qui l’accompagne. Les évènements contés nous font passer du rire aux larmes, de l’attendrissement à la révolte, mais ne nous laisse aucunement indifférent face à cet œuvre dont la teneur universelle ne peut que toucher le lecteur.