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Séquestrée de Chevy Stevens

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Une actualité de Adeline
Publié le 26/05/2015
Séquestrée. Jaycee Lee Dugard, Elisabeth Fritz, Natasha Kampush, Lydia Gouardo … toutes victimes d’effroyables psychopathes, jeunes femmes battues, torturées, violées et détenues des années durant. Chevy Stevens, dans un roman percutant, dépeint avec brio l’enfer vécu par ces femmes, au travers d’un personnage, Annie O’Sullivan agent immobilier, victime de la folie du Monstre comme elle le nomme. L’auteur rappelle avec une fluidité d’écriture exceptionnelle que de dangereux déséquilibrés sont disséminés partout dans le monde et que la folie humaine dépasse tout ce que l’on peut décemment concevoir. Le livre est structuré en séances de thérapie où Annie alterne son récit entre les souvenirs du cauchemar macabre qu’elle a enduré, et les difficultés à retrouver sa vie d’avant. En effet, on se focalise toujours sur le moment terrifiant où la victime est enfermée, battue, violée, maltraitée, affamée, humiliée ; mais on oublie souvent l’épreuve qui suit, soit le traumatisme indélébile, la peur constante, la paranoïa sans limite, qui empêchent de rependre le court de sa vie. Alors, comment se relever d’une telle épreuve ? C’est le combat d’Annie, qui tente désespérément de recommencer à vivre. Tout commence quand elle se fait droguer et enlever un après-midi d’août. Son bourreau lui inflige alors des règles drastiques et inhumaines. Battue, torturée et violée, Annie souffre physiquement mais surtout psychologiquement. Inévitablement, elle tombe enceinte ; s’ensuit alors une lutte acharnée et vaine pour préserver son bébé de la violence du monstre. Et, au fur et à mesure que l’on tourne les pages, l’empathie pour Annie, enfermée dans cette cabane au milieu de nulle part, s’imprègne dans nos cœurs et des frissons secouent nos corps. Se succèdent alors la colère contre cet être abject ; puis la peur de ce terrible lunatique ; s’ensuit la pitié pour ce sinistre monstre engendré par d’autres monstres ; puis vient la frustration, pour ce bébé malade dont on assiste impuissant, à son injuste agonie et enfin, le chagrin qui nous transperce, pour ce petit être inanimé, sans vie. Ce thriller psychologique, glaçant, d’une noirceur extrême révèle ce qu’il peut y avoir de plus vil et effroyable chez l’être humain grâce notamment à une fin dérangeante au possible. Jusqu’à la dernière page, Chevy nous insuffle une émotion à la fois tellement douce et si violente que même après avoir posé le livre, on reste là, pétrifié, bouleversé, plein d’empathie pour Annie … pour Lydia … pour Jaycee … et pour toutes les autres dont on ne connaît même pas le nom et dont on a pourtant partagé la souffrance le temps d’une lecture. A la question, comment peut-on trouver la force de résister, de lutter, de s’accrocher à la vie, à l’espoir de sortir un jour de ce cauchemar ? L’auteur répond du nom très symbolique du nourrisson : Espérance … Elodie FABRE