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Pulp(e) : secouez !

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Une actualité de Olivier
Publié le 15/03/2016

Dope - sara granLecture d'été : un pulp ? Non,deux! Détectives manipulés, ambiance enfumée, ombre de la deuxième guerre mondiale, deux titres sortent du lot et se hisse avec aisance (presque) au niveau des grands du genres (Hammett, Chandler, Cain, Mc Coy et consorts).

Sara Gran avec Dope (chez Sonatine) livre un modèle du genre : Joséphine, ex-junkie, devient détective privée, et sa première "vraie" affaire la replonge dans son tumultueux passé, alors qu'elle est chargée de retrouver la fille d'un riche avocat et se retrouve au centre d'une manipulation bien plus vaste... Cette plongée dans le New-York des bas-fonds, où drogue, prostitution et petite délinquance font bon ménage nous entraine dans de sombres magouilles qui vont révéler à Joséphine que l'enfer est pavé de bonnes intentions... Grâce à une écriture serrée, dense, rythmée, Sara Gran, pour cette première traduction, livre un coup de maître !

Même époque, côte ouest, dans Shadow boxer (Fayard Noir) : Billy Nichols est journaliste à l'Inquirer, de San Francisco. Surnommé "Mister Boxe", ce chroniqueur sportif est plongé dans le monde interlope des combats truqués, du racket (combien d'anciens boxeurs dans ce particulier commerce?) et autres malversations diverses, du détournement de fonds à l'extorsion pure et simple, sans oublier de sulfureuses affaires de moeurs... Et 1948, pour Billy Nichols, est une sale année : afin d'éviter un chantage, il se retrouve à aider Burney Sanders, qu'il a contribué à faire incarcérer*... De femmes fatales en rebondissements, le San Francisco du brillant Eddie Muller** n'est pas de tout repos. Pour preuve, cette sentence de Billy Nichols, dans l'un de ses articles :

" Certains pourraient être tentés de penser que les matches sont truqués. Ils ont tort : c'est la vie qui est truquée".

Grâce à ces deux auteurs, on renoue avec plaisir avec un genre à la fois daté et irrémédiablement moderne (que dire des tentatives de Coover - Noir -, du Pulp de Bukowski ou encore de l'hommage constant fait par Tarantino, dont le plus évident reste Pulp Fiction) et dont l'attrait ne s'est jamais démenti depuis la création de ces petits fascicules bon marché, où les héros hard-boiled se disputaient les femmes fatales...

* Lors du premier épisode des aventures de Billy, Mister Boxe (Fayard Noir)

** E. Muller a aussi commis un formidable livre sur l'âge d'or du cinema noir intitulé Dark City (Clairac Editeurs)

Dark City

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