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Anna Karénine de Léon Tolstoï

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Une actualité de Adeline
Publié le 04/06/2014
Je n’ai pas lu le bouquin, je l’ai dévoré, je n’étais plus Pauline, mais Anna. Je doutais quand elle doutait, mon cœur battait plus fort quand Vronsky s’approchait et, comme elle, j’ai souffert qu’on lui tourne le dos alors qu’elle n’a fait qu’écouter ton cœur en se moquant des conventions sociales. Mais réduire l’œuvre à l’histoire d’amour entre Anna Karénine et Vronsky serait une grossière erreur : il y a trois couples dont Lévine et Kitty, Oblonski et Daria. Trois couples, pour trois modes de fonctionnement différents, pour trois histoires, pour six visions de l’amour, pour six façons d’agir de réagir et de vivre. Et face à ces trois couples, à la fin du livre on est surpris de se voir rêver de la vie de Kitty et Levine : un amour raisonnable, épanoui, où la douceur féminine apaise un homme qui ne cessait de douter. Les interrogations de Lévine sur la vie et son sens m’ont beaucoup fait réfléchir, si bien qu’Anna Karénine en devient un livre aux réflexions profondes sur la vie et non plus seulement sur l’amour. Pourtant, le coup de maître de Tolstoï ne réside pas seulement dans ces réflexions et des histoires d’amour fortes, mais aussi, et surtout, dans la fresque qu’il dresse de la société contemporaine de la Russie de la fin du XIXème siècle. Tout au long de ma lecture, je vivais alors dans un univers parallèle avec une étiquette précise à respecter. Tolstoï nous peint un tableau absolument parfait, il m’a suffi de fermer les yeux pour faire moi aussi partie de ce tableau d’époque, de revivre, par exemple, des scènes de bal et de chasse. La façon dont nous rencontrons les personnes est tout à fait captivante. Tolstoï ne décrit pas la psychologie des personnages, c’est à nous de la découvrir au fil du texte, en faisant plus ample connaissance avec eux dans leur vie de tous les jours, décrite avec exactitude et finesse par Tolstoï. Les personnages n’ont jamais été expressément peints par l’auteur mais nous connaissons pourtant précisément leur caractère et leurs sentiments, on pénètre leur âme sans s’en rendre compte. TolstoÏ anime chaque personne avec force, si bien qu’on aperçoit leur visage à tous, parfaitement net. Une telle fresque aux multiples facettes est donc, sans hésiter, un chef d’œuvre, comme il en existe peu. A travers ces multiples facettes j’ai tout ressenti : l’amour, la tristesse, le bonheur, le questionnement, le doute, le regret… Anna Karénine est une histoire éternelle. Pauline TEQUI