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Axelle

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Publié le 09/05/2018
Axelle de Pierre Benoit
Par où commencer si ce n’est par la profonde difficulté que j’ai rencontré à déterminer lequel des romans de Pierre Benoit allait pouvoir faire l’objet de cet essai ? Comment choisir parmi près de cinquante romans à la fois si semblables et si différents ? La tâche n’a pas été aisée, mais j’ai finalement jeté mon dévolu sur Axelle qui m’a semblé, en raison son aspect profondément humain, mériter davantage que nous lui consacrions quelques lignes.

Mais avant de t’entraîner avec moi, lecteur, dans la lande désolée de la Prusse orientale, peut-être serait-il bon de te fournir, toi qui probablement méconnaît l’ingénieux auteur, un élément essentiel dans la construction de son œuvre, car il est pour moi primordial de faire revivre ici le souvenir d’un maître du roman d’aventures que les dernières générations n’ont que trop négligé.

Fort de l’admiration qu’il portait au sexe féminin, Pierre Benoit a su créer un type nouveau d’héroïne envoûtante, qui charme le protagoniste et le conduit, parfois malgré elle, à sa propre perte. Ces « amazones » ou « bacchantes », ainsi que les qualifiait lui-même Pierre Benoit, ont la particularité d’avoir toutes un prénom commençant par la lettre « A ».

Maintenant que tu connais un peu mieux mon auteur favori, laisse-moi te présenter les acteurs des évènements qui survinrent dans les sombres couloirs du vieux château de Reichendorf au début du siècle passé. Pierre Dumaine est un sous-officier français, fait prisonnier par les Allemands au cours de la Première Guerre Mondiale et envoyé dans un camp près de Koenigsberg. Affecté au château de Reichendorf pour ses compétences d’ingénieur électrique, il y rencontre ses habitants, dont le Général de Reichendorf et surtout la fiancée de son fils Dietrich, mobilisé sur le front : Axelle de Mirrbach.

Presqu’une apparition, une ombre qui plane sur le château de Reichendorf, Axelle envoûte aussi bien Dumaine que le lecteur, qui, intrigué et ensorcelé, la suit sur le morne littoral de la mer Baltique sous les cris plaintifs des oiseaux aquatiques. La complexité de cette jeune femme, sa douceur, sa sensualité, mais également la froideur dont elle fait preuve parfois ne peuvent que fasciner le lecteur. De même le dilemme auquel elle est confrontée, entre son devoir envers son pays, ses obligations familiales et son amour pour Dumaine, ne peuvent que l’émouvoir profondément.

Au fil du roman, Pierre Benoit nous dépeint avec peu de dialogues et une touchante pudeur la relation qui unit les deux protagonistes, nous obligeant ainsi à lire entre les lignes pour distinguer la puissance et la force de l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.
Me voici arrivée, lecteur, au terme de cette rapide chronique qui, je l’espère, aura suscité chez toi l’envie d’en apprendre davantage sur Pierre Benoit et les nombreuses « amazones » qui ont pris vie sous sa plume, et tout particulièrement Axelle.

Bibliographie