J’étais totalement désenchantée.
Venant de vivre la mort d’un amour que je pensais éternel, je suis tombée au hasard sur ce livre de Beigbeder dans un rayon de la Fnac.
Le titre, « L’amour dure trois ans », résumait parfaitement, en quatre petits mots, ma nouvelle vision d’une relation de couple.
Je me suis tout de suite sentie comprise sans même avoir lu la quatrième de couverture.
Connaissant Beigbeder et notamment son mordant « 99F », je sentais que la lecture de son ton grave et badin m’allait être salvatrice.
Aussitôt la lecture commencée, je suis surprise par tant d’épanchements de la part de l’auteur : en réalité, Beigbeder nous fait rentrer avec cynisme et désinvolture dans l’histoire personnelle de son divorce, aussi douloureuse que prévisible.
Touchée par sa plume acerbe d’ancien publicitaire, je me plonge dans sa description légère et ironique de ce qu’il appelle « le complot amoureux ».
Je me délecte, je ris jaune, je ne peux plus décrocher mes yeux de ces mots finement choisis que je ne comprends que trop bien. Ils deviennent mon nouveau slogan de romantique désabusée.
Et puis, sans crier gare, le livre prend une tout autre tournure.
Je constate qu’en réalité Beigbeder est un incorrigible romantique, dont l’amour ne cesse de croiser le chemin.
Malgré sa passion défunte, il se transforme alors en amoureux transi d’une femme indisponible.
C’est alors véritablement lors de la confession de ses nouveaux déboires sentimentaux que j’ai compris toute l’ingénuité de ce livre.
En effet, il nous décrit simplement avec brio et insolence les problématiques contemporaines de l’amour.
Vous lirez alors sa confession littéraire en ayant l’impression qu’elle a agit sur lui comme une thérapie reconstructive. Et vous le terminerez en étant tout autant transformés que lui.
Et oui… Ne vous méprenez donc pas : l’amour, pour Beigbeder, ne dure pas trois ans.
Et vous savez que pour vous non plus.