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L’Odyssée

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Publié le 13/05/2019
L’Odyssée d’Homère (trad. P.-J. Bitaubé 1785)
J’ai longuement hésité entre ces deux œuvres, essence même de la littérature occidentale. L’une est le récit de combats acharnés au cours desquels s’affrontèrent Troyens et Achéens sous les superbes remparts d’Ilion. L’autre rapporte un combat d’une toute autre nature opposant l’Ebranleur du sol et l’illustre fils de Laërte. C’est ce dernier et l’estime que je porte à son courage, sa ruse et son ingéniosité, qui m’ont décidée à orienter cet écrit sur l’Odyssée.

L’épopée homérique ne débute pas dès la chute de Troie mais s’ouvre sur la Télémachie et se consacre au voyage entrepris par Télémaque, qui, désireux de retrouver son père, le divin Ulysse, et d’apprendre ce qu’il advint de lui après qu’il ait quitté les rivages troyens, se rend à Pylos, puis à Sparte.

Ce n’est qu’au Chant V qu’apparaît enfin l’industrieux Ulysse, lorsque Hermès traverse la mer inféconde jusqu’à Ogygie, île mystique de la divine Calypso, pour lui ordonner de rendre sa liberté à Ulysse, dont elle s’est éprise. Ce dernier, après sept années de captivité, quitte l’île et, après un périlleux voyage sur la plaine liquide, aborde la côte du pays des Phéaciens. Ceux-ci l’accueillent et il leur fait le récit de ses périples sur les mers d’azur et d’oliviers, chez le cyclope Polyphème, chez Eole, chez l’enchanteresse Circé ou encore aux Enfers. Les Phéaciens l’aident à regagner enfin son île natale, où, sous l’apparence d’un mendiant, il découvre son palais en proie aux prétendants qui attendent que la fidèle Pénélope prenne l’un d’eux pour époux. Avec le soutien de Pallas, l’aide de Télémaque et du dévoué Eumée, Ulysse exécute le massacre des prétendants et après près de vingt années d’absence à combattre et à naviguer sur la mer qui vit tomber Icare et Egée, il retrouve sa souveraineté, son épouse et son fils.

La raison première de mon choix de l’Odyssée pour cette chronique est certes l’intérêt et la fascination que j’ai pour la Grèce antique, la mythologie grecque et les langues helléniques. Mais celle qui m’a fait aimer l’œuvre d’Homère plus que de raison est la profonde admiration que je porte à Ulysse, à sa ruse, cette forme d’intelligence si particulière, si admirable et prodigieuse, qui lui vaut les nobles épithètes homériques d’« Ulysse aux milles ruses » ou de « l’ingénieux Ulysse ».

Mon choix de cette version de la traduction de l’Odyssée plutôt que tout autre n’est quant à lui pas étranger au parti pris par le traducteur. Certains aiment à traduire littéralement les textes au risque de rendre la lecture difficile et peu accessible. D’autres au contraire font le choix de traduire de manière plus libre et plus lisible, quitte à dénaturer le texte et à s’éloigner de son sens originel. Paul Jérémie Bitaubé, lui, a préféré se positionner entre les deux écoles et proposer une traduction ni trop littérale, ni trop éloignée du sens premier de l’œuvre. Ce choix de traduction étant à mon sens le plus juste et le plus habile, je n’en ai que plus apprécié la lecture du poème homérique.