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La Perle de John Steinbeck

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Une actualité de Adeline
Publié le 26/05/2015
Kino est un pauvre pêcheur de perles mexicain. Accompagné de sa femme Juana et de leur bébé Coyotito, il vit d'un bonheur modeste dans une petite hutte, dans un village perdu mais paradisiaque. Là, la pauvreté n'empêche pas l'enchantement : Kino le sait, et pour s'en rappeler il murmure des chansons à propos de la terre, de la mer, du soleil, et de la famille… Autant de choses qui l'entourent et dont la musicalité fait oublier en permanence la pauvreté qui les accable. Là, les gens croient aux esprits et chaque perle trouvée est « un coup de chance, une preuve d'amitié de la part de Dieu ». La douce mélodie de la perle, Kino finira par l'entendre, ce matin où justement le sort s'acharne : alors que Coyotito est blessé par une morsure de scorpion et que le seul médecin de la ville est trop cupide pour vouloir le soigner, Kino prend la pirogue de ses ancêtres, sa seule richesse, et va réussir à pêcher la Perle du monde. « La grosse perle, parfaite comme une lune. Elle accrochait la lumière, la purifiait et la renvoyait dans une incandescence argentée. Elle était aussi grosse qu’un œuf de mouette. C’était la plus grosse perle du monde. » Dans la Perle, Steinbeck nous emporte dans ce conte traditionnel mexicain et nous fait réfléchir sur un des proverbes les plus connus de la langue française : l'argent ne fait pas le bonheur. Si la richesse brutale acquise par Kino lui permet de rêver à ce qu'il lui était interdit jusque-là, elle va surtout attirer la haine, la jalousie et l'avidité humaine. Très vite surveillé, épié et menacé, Kino va découvrir alors la face obscure d'une richesse gagnée trop vite : la perle aura sur son existence des conséquences irréversibles. La Perle est un texte court, fluide, rythmé par des péripéties qui tiennent en haleine et a une musicalité qui enchante. Accessible au plus grand nombre, ce roman raconte une histoire incontestablement intemporelle et qui suscite une réflexion profonde à propos de ce pour quoi il est nécessaire de se battre dans la vie. L'auteur nous prévient d'ailleurs dès la première page : « Si cette histoire est une parabole, chacun y découvrira-t-il le sens de sa propre vie. » Arva FAJELE ABASSE