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La vérité sur l’affaire Harry Quebert

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La vérité sur l’affaire Harry Quebert - Joël Dicker
Publié le 05/04/2017
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Je ne sais pas ce qui a pu me pousser à commencer ce livre, par contre, j’expliquerai volontiers ce qui m‘a poussé à le terminer. La vérité sur l’affaire Harry Quebert, mais quelle affaire ! A travers ce roman, Joël Dicker nous emmène dans un univers palpitant, racontant la double histoire liant Marcus Goldman, nouvel écrivain à succès New-Yorkais, et le passé de son mentor Harry, trente ans auparavant.

L’entrée en matière est très rapide ; il est question d’un écrivain, Marcus, confronté au syndrome de la page blanche, d’une histoire d’amour interdit, d’une disparition, d’un meurtre, et d’une enquête pour le moins perturbante. Aussitôt commencé, ce livre vous harponne, si bien qu’il en devient très difficile à refermer plus de quelques heures. Les personnages entrent en scène les uns après les autres, et l’on parvient à cerner leur personnalité si précisément que l’on a l’impression de les connaître. L’un vous inspire confiance, l’autre vous paraît suspect, certains vous intriguent, d’autres vous repoussent. Puis les rôles s’échangent, celui qui vous paraissait vicieux vous suscite de la pitié, celui en qui vous aviez confiance vous semble sournois, et c’est tout un flot de perceptions controversées qui se succèdent. Il en est de même pour le décor, si réaliste que j’ai aujourd’hui le sentiment d’avoir séjourné à Aurora, petite ville du New-Hampshire, et cadre principal de cette histoire. Je connais ses rues, j’y vois les maisons, le bord de mer, l’immense forêt, et le climat particulier. J’ai l’impression d’avoir déjeuné avec Marcus dans le seul restaurant de la petite ville, tout comme j’ai l’impression d’y avoir fait de même trente ans plus tôt avec Harry.

Tout comme Marcus conduit son enquête, j’ai moi-même pensé mes hypothèses, qui m’ont amené avec certitude à l’identification du criminel. Mais aussitôt, un nouvel indice m’a fait penser tout le contraire.  En fait, ce livre est une succession de rebondissements, si bien que de croire tout savoir, le lecteur est soudain certain de ne rien savoir. Cet enchainement frénétique vous conduit jusqu’à l’impensable, à tel point qu’il en devient impossible de ne pas ressasser l’histoire des jours durant. Même si l’atmosphère vous pèse, il est très difficile de résister, et de façon perverse, il en devient délicieux pour le lecteur de s’infliger cette tension et cette pression démesurée pour ce que sont de l’encre et du papier. Et lorsqu’il est temps de refermer le livre, lorsque les dernières lignes se distinguent, on se sent soudain triste, on se dit qu’on aurait aimé que l’histoire se poursuive encore un peu, au moins quelques pages…. Mais c’est ainsi, il faut fermer le livre, le poser, ou mieux ; le partager !