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Le garçon en pyjama rayé de John Boyne

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Une actualité de Adeline
Publié le 04/06/2014
Je me souviens encore de ma honte lorsque j’ai acheté « Le garçon en pyjama rayé », déniché au rayon « enfant » de la librairie, moi et mes 24 ans. Je n’ai pas regretté mon geste bien longtemps ! J’ai vécu les aventures de Bruno comme si mon propre père avait été mandé par le Fourreur à Hoche-Vite. Moi aussi, j’étais triste d’avoir quitté mes trois meilleurs amis. Moi aussi, je détestais ma nouvelle maison, sombre et froide. Moi aussi, j’étais effrayé par mon père. J’étais en exploration avec Bruno quand j’ai rencontré mon ami Shmuel de l’autre côté de la barrière. C’est fou, mais malgré mes 24 ans et mes cours d’histoire, je n’ai réalisé que la moitié du livre passée ce que décrivait mon ami Bruno… A partir de là, le monde m’a paru bien triste. Je n’étais plus qu’une adulte face à l’horreur de la Shoah, à des SS pervers et une famille en décomposition. Par égard pour vous, je ne raconterai pas la fin de cette aventure mais vous vous doutez bien que rien de bon ne peut sortir d’Auschwitz. Je peux seulement vous dire qu’en fermant le livre, pure fiction tout droit sortie de l’imaginaire de John Boyne, j’avais le cœur brisé pour mon ami Bruno, enfant de neuf ans dans un monde qu’il ne comprend pas. Mais comment le pourrait-il quand nous, 70 ans plus tard, nous ne le pouvons toujours pas ? Dans ce livre, le bien ne triomphe pas du mal et c’est une bien pâle revanche qui clôture l’histoire du papa de Bruno. Ce n’est pas qu’un livre de plus sur la Shoah, c’est un récit qui vous bouleverse parce qu’il vous vole votre innocence. C’est au travers des yeux de l’enfant du commandant d’Hoche-Vite que vous vivez Auschwitz, voilà ce qui fait mal ! Il est des histoires qui vous accompagnent longtemps après que vous ayez refermé le bouquin… Celle-ci vous marque pour toute votre vie. Je ne saurais que vous conseiller de filer au rayon « enfant » de votre librairie, vous ne le regretterez pas ! Charlotte FOURRIER-MAURE