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Le Ventre de l’Atlantique de Fatou Diomé par Alizée Bourgeois et Elise Poupard, Clésup

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Une actualité de Pierre
Publié le 19/05/2016
Le Ventre de l’Atlantique de Fatou Diomé par Alizée Bourgeois et Elise Poupard, Clésup     Écrit en 2003 et publié en France, ce livre de l’écrivaine sénégalaise a fait polémique. Il aborde de façon autobiographique l’immigration africaine en France et plus particulièrement le statut encore trop méconnu de l'émigré.  C’est par le biais de préjugés, clichés et stéréotypes que Fatou Diomé nous délivre son histoire et celle d'une  ile sénégalaise ; Niodor. En effet, les 14 chapitres de cet ouvrage oscillent entre la France et Niodior, sa famille au Sénégal et sa vie en France. Dans un enchainement majestueux, l’auteur raconte son histoire et les difficultés que l’on rencontre en quittant les siens. Elevée par sa grand-mère elle possède un frère ; Madické. Plus jeune et passionné de football depuis sa plus tendre enfance, il fait parti, avec tous les autres jeunes garçons de l’ile, d’une génération africaine qui rêve de la France comme du paradis de la terre incontestable du football et lieu de toutes les consécrations. Elle aborde l’école, dont elle fut éprise très tôt. Comme il est dit dans l’ouvrage, les études en Afrique sont réservées à une élite relativement riche. Elle, dans sa petite île, ne disposait que d’un professeur et d’une petite école à laquelle elle n’était originellement même pas inscrite. Pour avoir accès de façon légitime à cette éducation, Fatou Diomé a dû persévérer et faire face à sa grand-mère. Elle même incapable de lire, elle a compris difficilement, mais à temps l’importance de l’éduction pour sa petite fille. Là-bas, on étudie le français en vue de former la jeunesse à un éventuel départ vers la France. Ainsi Fatou a fait preuve de beaucoup de capacités et s’est très vite pris d’amour pour la langue et plus particulièrement l’écriture qu’elle exploite merveilleusement ici. Source de libération, c’est ce même besoin d'écriture qui la sépare en quelque sorte de ses racines. Au-delà des difficultés d’intégration que rencontrent les deux ou trois émigrés de Niodior, Fatou Diomé aborde le sentiment d’exil, évoque une souffrance dont elle développe et exploite les nombreuses facettes dans ce récit. Physiquement séparée par un océan, moralement par une aspiration différente, elle relève également le fossé qui se creuse entre elle et ses proches. Fossé dû à l’incompréhension des siens pour son choix de vie. En effet, si la plupart des parents souhaitent à leurs enfants un départ prompt c’est parce qu’ils savent aussi que le séjour n’est que de courte durée et qu’ils verront bientôt revenir un enfant avec les poches pleines. C’est ici que s’opère la césure, la différence fatale entre les Niodorois et elle. Habitée par la sensation d’être étrangère et incomprise, elle éprouve chez elle comme en France, en tant qu’émigré, ce même sentiment. « Etrangère en France, j’étais accueillie comme telle dans mon propre pays…», ce paradoxe, Fatou Diomé l’exploite et joue avec, mêlant à la perfection humour et gravité. Evoquant ses coutumes locales, elle nous livre sa vie entre deux continents.  Le regard critique qu’elle exerce sur son pays est nuancé par l’amour et l’attachement qu’elle lui porte. Enfin, on perçoit dans ce livre la volonté de rabibocher ces deux peuples, opposés par les aspirations mais liés par cette évaluation mutuelle.  Elle parvient ainsi à dégager les clichés et les idées toutes faites que ces deux continents se portent. Fatou Diomé rend compte des douleurs que provoque l’ignorance. Du village sénégalais jusqu’à l'Europe, elle tente de percer à jour une souffrance autrefois intime. Par la distance qui la sépare des siens, elle rend compte d’un fait planétaire ; le manque. Un manque marqué d’universalité par les multiples domaines qu’il touche dans cet ouvrage. Notons une phrase prononcée en interview par Fatou: « Partir c’est devenir un tombeau ambulant ou les vivants et les morts ont l’absence en partage. » On pourrait ainsi qualifier le manque comme l’échos de cette absence. Ce manque semble avoir un rayonnement dans le récit. Du mal du pays, en passant par le manque matériel jusqu’à la vision lacunaire qu'on se fait de l'émigration. Le thème de l’immigration est étudié sous le prisme d’un émigré. Le sujet est traité depuis Niodior comme depuis la France. Il soutient la thèse de Fatou Diomé selon laquelle l’émigration fait l’objet de beaucoup d’incompréhensions de la part des Français mais aussi des Africains. Aveuglés par la volonté de réussir, par la faim ou la pauvreté ces derniers se bercent de rêves de voyage. Ainsi, les idées qu’émet son frère sur la vie en Europe illustrent le comportement qu'adopte parfois la jeunesse africaine. C’est ce même territoire qui fait rêver les adultes. Source prospère elle est le but de chacun d’entre eux, le symbole de la réussite. C’est autour de cela que se tisse l’histoire d’un village sénégalais et de ses espérances. Enfin, cette réflexion tend à dévoiler des vérités jusqu’alors obscurcies. Ces vérités sont de nature aussi bien économiques, culturelles, qu’humaines. Elle brise les clichés et rétablie avec véracité la réelle situation des émigrés grâce à sa propre expérience. Pour aller plus loin, on peut penser que chaque personne dans ce récit incarne une idée, un cliché ou un exemple. Telle une marionnettiste elle met en scène ces personnages et sa vie afin de mieux dénoncer l’état actuel des choses. Elle opère de manière subtile et laisse aux lecteurs des pistes et preuves solides pour nourrir leur réflexion. Mais dans l'histoire qu'elle choisit de nous raconter, notre attention s'est portée sur la vigueur avec laquelle Fatou dresse son plaidoyer. Elle plaide une évolution des mentalités, une plus nette transparence du phénomène migratoire et plus que tout la reconnaissance de la vérité. Elle pose la question d'une dignité humaine qui pourrait, à long terme, mettre en péril l'avenir de l'immigration et entacher les rapports entre continents du Nord et du Sud.   C'est pourquoi nous choisissons légitimement de nous demander si la dignité humaine n'expliquerait-elle pas cette vision biaisée, erronée et incomplète de l'immigration ainsi que les désaccords profonds qui existent autour de ce phénomène ?         « Je suis là pour gâcher le sommeil des puissants » disait Fatou Diomé, il est vrai qu’avec son livre Le Ventre de l’Atlantique, elle dénonce les dessous de l’immigration, essayant de faire bouger les choses. Tout d’abord il faut bien différencier les actions d’émigration et d’immigration. Émigrer signifie quitter son pays pour aller s'installer dans un autre. Le préfixe é- de ce verbe est une variante de ex-, qui signifie « hors de ». C'est donc par rapport au pays de départ qu'on parle d'émigration alors qu’immigrer signifie « entrer dans un pays étranger pour s'y fixer de façon durable ou définitive ». Le préfixe im- de ce verbe est une variante du préfixe in-, qui signifie « dans, à l'intérieur de ». C'est donc par rapport au pays d'arrivée que l'on parle d'immigration. L’immigration a pour premier objectif la recherche d’un avenir meilleur. En effet ces migrants fuient les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs pays pour trouver une vie dite "meilleure" dans des pays économiquement développés. Ils fuient leurs pays motivés par la recherche de valeurs universelles comme le bonheur, la sécurité et la liberté, valeurs plus abouties dans les pays  développés. Ils cherchent à fuir leur misère quotidienne, poussés par leurs proches qui promettent un avenir meilleur, dans les pays assimilés à un Eldorado. Ce mythe d’Eldorado, qui signifie « le doré » en espagnol, se rapporte à une contrée mythique d'Amérique du Sud supposée regorger d'or. Le mythe d’Eldorado est un mythe ancien qui a été très largement diffusé à travers le monde. C’est en effet ce qu’espèrent trouver ces émigrants : un fabuleux pays regorgeant de richesse, de travail, un État prospère en somme, qui prend soin de sa population. Fatou Diomé parle du « paradis français ». La France est alors perçue comme une terre riche et prometteuse où la vie est l'accueil sont des choses acquises.     Plus précisément certains fuient leurs pays dans la recherche d’un travail. D’autres fuient un pays en guerre. Un million d'enfants syriens sont désormais réfugiés à l'étranger en raison de la guerre civile qui ravage leur pays, a annoncé l’ONU.  L’émigration a pour point commun avec l'immigration la recherche d’un avenir meilleur, quelque soit la raison d’un tel départ. L’immigration est alors motivée par une nécessité et non par choix. Aspirant à une vie plus décente, ils n’hésitent pas à se mettre en danger. Ils s'entassent dans des conteneurs au risque d'un naufrage, ou traversent les mers en radeau au péril de leur vie. Mais que les raisons soient économiques, politiques ou subsidiaires, l'immigré passe d'abord par le stade d'émigrant.  C’est une véritable quête qui les motive. C'est une quête de dignité comme le répétait le père de Madické : « N’oublie jamais, chaque miette de vie doit servir à conquérir la dignité ». C’est aussi pour cela que certains individus dédient leur vie à donner à leurs proches les moyens de fuir leur pays pour une vie plus digne. Ici la narratrice explore une action particulière, celle d'émigrer. Celle d'être hors de son pays par choix et non par obligation mais toujours à ses risques et périls... Elle se concentre sur le pays de départ pour mieux expliquer la vision des émigrés dans le pays d'arrivée. Dans un petit village d'une île sénégalaise, tout le monde rêve de meilleurs jours. L'Eldorado est l'Europe, devenue l'objectif de beaucoup de jeunes prêts, au risque de leur vie, à tenter l'aventure. Salie elle, est sur le sol français après un mariage et un divorce qui la laisse seule et désemparée. Elle découvre bien vite que l'Eldorado est jonché d'obstacles, bien loin de l'image rêvée. Que la précarité est le lot de nombreux exilés. Son jeune frère Madické rêve de rejoindre sa sœur pour lui aussi « profiter du paradis idyllique ». Salie, jeune sénégalaise émigrée à Strasbourg parce qu'elle n'avait pas trouvé sa place dans son village et pourvue d'un talent, l'écriture. Madické est passionné de foot, voit dans le ballon rond la possibilité d'un avenir radieux en Europe, un avenir au pays de l'opulence, où l'argent coule à profusion et où tout est facile. Et Salie a toutes les peines du monde à tenter de l'en dissuader... Ce roman, que l'on peut qualifier de pédagogique, tente "d'expliquer l'Afrique" aux cartésiens occidentaux que nous sommes.   Si l'immigration préoccupe davantage aujourd'hui c'est parce que la mort menace et que la peur alarme. Il est vrai que l'enjeu des migrants actuel est plus alarmant, polémique, fracassant mais c’est principalement dû à sa médiatisation. Cela a pour but d'adoucir les français qui seraient encore sceptiques quant à l'arrivée de migrants. Ce que l'on observe c'est que la médiatisation entraine une meilleure connaissance et prise de conscience des conditions de vie des immigrés. C'est ainsi qu'en connaissance de cause, les occidentaux s'indigent de cette situation. Mais lorsque Fatou aborde le statut d'émigrant il faut peu de temps pour comprendre qu'il est bien moins médiatisé et nécessairement moins connu de tous. Les coulisses de l'émigration personne n'en parle ou ne s'en préoccupe, obnubilé par les vagues migratoires terribles qui nous aveuglent. Laissés pour compte, ils vivent dans l'ombre et doivent porter en eux le poids de la méconnaissance et du manque de reconnaissance. Outre ce comportement occidental lourd de conséquence, un refus de la part du tiers-monde de voir la situation comme elle est, alourdit encore le fardeau de l'émigrant. Entre l'intégration difficile et la fragilisation de l'identité brille le devoir envers la famille restée au pays. Parce que vivre dans un pays en développement exige des sacrifices et qu'un enfant seulement est destiné à partir. C'est sur lui que repose la survie de la famille. Il représente une source d'argent précieuse et une grande fierté. Aussitôt, garder la tête haute devient une nécessité quotidienne. Il faut garder la face pour garantir la vie à ces familles, pour continuer de nourrir l'espoir qu'elles ont placé en ce départ. Le statut d'un émigré inclue la distance avec les siens, la solitude et le manque du pays et cela dans toute situation. Il apparait que ce soit ces sentiments universels que s'attache à souligner Fatou, rendant ainsi son œuvre quasi- intemporelle. Partir reste un privilège au Sénégal et nous le comprenons lorsque que la narratrice nous fait part de ses conversations avec son frère ou son maitre d'école. Si pour Madické et Moussa il s'agit du football, il en est autrement pour l'Homme de Barbés, occupé à entretenir le mirage français qui l'auréole de prestige. Envieux du départ, les proches oublient parfois le fardeau qu'il faudra porter lors du séjour. L'espoir opère comme un voile, il aveugle. C'est cela que Fatou cherche à faire comprendre. Quand bien même ils seraient conscients de tout ce qu'implique l'émigration, il leur apparait inimaginable de se plaindre ou même de s'apitoyer sur le sort réservé à la personne qui part. Cette dernière est alors assaillie de demandes (celles de Madické au sujet des matchs de foot), de questions (de la part de ceux restés au pays) mais aussi d'un double devoir. Outre le devoir familial il y a un devoir personnel, celui de saisir sa chance en restant soi-même.  "Il faut semer les idées partout où elles sont susceptibles de pousser. " Monsieur Ndétare, le professeur de l'île, veut dire par là que rien ne doit obstruer ce qu'on est. Ce dernier l'utilise pour dissuader les jeunes niodorois d'émigrer mais on peut également y voir une lutte contre l'influence occidentale. Cette influence happe chaque année de jeunes africains qui ignorent la dureté de l'émigration, obnubilés par leurs rêves.   Ainsi, la distance et le manque se voient couronnés par l'inconscience dont les proches font preuve. Né alors un inévitable décalage, un fossé entre celui qui part et ceux qui, contraints, restent. La vision idyllique se heurte à la vision concrète que détient seul celui qui est parti. Dans le livre, Moussa, jeune niodorois passionné de foot, témoigne de la difficulté de garder un tel devoir. Lorsqu'il part pour la France, berné par un entraineur véreux, il reçoit comme consigne de la part de son père : "Epargne-nous la honte parmi nos semblables. Tu dois travailler, économiser et revenir au pays". Dans cette lettre deux choses interpellent. D'une part l'intransigeance d'un père de famille envers son fils, qui ne manque pas de lui rappeler la précarité de leurs vies en face de la sienne. D'autre part, la méfiance de son père envers la France. Il est possible de calquer cette attitude sur d'autres personnages de l'ile et on comprend alors tout l'enjeu de la réussite visée par ces émigrés. Enfin, on devine un père aux traditions enracinées, craintif de perdre son fils dans les "filets de l'émigration". Tout comme Madické, ce père est loin d'imaginer la situation d'un émigré en France. A plus forte mesure il semble que Moussa lui-même ne réalise pas la tromperie dont il est l'objet. Par dignité et fierté il estompe la réalité pour ne faire voir que le bon et ainsi accomplir sa mission. Une fois de retour Moussa avance avec l'idée que "Chaque miette de vie doit servir à conquérir la dignité". Pour cela il préfère garder secret les problèmes rencontrés en France. A terme, c'est un Moussa pleins d'amertume et de honte qui se donne à la mer, finalement prit dans les filets de l'émigration... Les conséquences de ce décalage, Fatou Diomé met un point d'honneur à les dénoncer. En adoptant le point de vue interne d'un émigrant elle gomme le débat classique pour placer le curseur sur des valeurs fondamentales. Il y a la distance avec ses racines, l'incompréhension d'un peuple face à ses douleurs mais aussi une responsabilité à l'égard d'une famille remplie d'espoir. Autant de sentiments que la narratrice remet au goût du jour par un récit fort d'expérience. Aussi, s’attarde-t-elle à expliquer cette situation de malaise que rencontre le statut d'immigré. Peut-être avec l'espoir de donner, aux Français comme aux Sénégalais, une vision différente voire même complémentaire, peut-être plus humaine. A la manière de Bergson qui exigeait un supplément d'âme face à l'avancée technologique, l'auteur elle propose de compléter le statut d’émigré très malmené en dévoilant les coulisses de l'émigration. De plus, on aperçoit que la dignité humaine, au cœur du débat de l'immigration, est omniprésente. Seulement Fatou met cette dignité à l'épreuve, elle l'exploite pour mieux la comprendre et l'expliquer. Parfois même, c'est la sienne qu'elle laisse de coté pour nous livrer son témoignage. Il semble qu'elle place en ces histoires l'espoir qu'elles servent à avertir des générations futures.     Ce comportement, qui met en danger la jeunesse africaine est mieux compris dès lors qu'on analyse ce que la France symbolise à leurs yeux. Page 43 : "Au paradis, on ne peine pas, on ne tombe pas malade, on ne se pose pas de questions : on se contente de vivre, on a les moyens de s'offrir tout ce que l'on désire y compris le luxe du temps. (...) Voila comment Madické imaginait ma vie en France". Fatou Diomé analyse le comportement de son frère. Lui, là-bas, qui attend sa vie et elle, ici, qui tente de la lui sauver. De cette situation il ressort un grotesque troublant et révélateur. Si elle révèle tout cela c'est certainement pour démontrer l'omniprésence et l'enracinement de cette fascination pour la France. "Même informé de la tempête, il n'en mesurait pas les conséquences." Pour Madické la France représente le pays où tout est possible, où tout peut lui réussir, une Terre promise. Il a ses modèles : les footballeurs sénégalais. Ils sont les rois dans leur pays d'origine et leur avenir en France est une réussite, une intégration parfaite… Une seule idée en tête : fuir son triste destin. Fatou Diomé met aussi le doigt sur la difficulté à faire admettre aux Sénégalais que la France n'est pas le paradis qu'il semble être, vue des tropiques. Les femmes restées au pays ont envoyé leurs fils en Europe avec l'espoir illusoire de les voir revenir rapidement, riches et auréolés de gloire. Les Sénégalais place dans l’Occident des rêves de réussites. Le mythe de l’Eldorado se retrouve encore ici. Le « paradis français », pour lequel ils sont prêts à quitter le Sénégal pour devenir une star du foot ou tout du moins une icône une fois de retour sur l'île. Le paradoxe est que les Sénégalais qui ont réussi à quitter leurs pays pour vivre en France véhiculent aussi ce mythe de l’Eldorado. Ils cachent leurs difficultés et ne montrent que les aspects positifs qu’ils enjolivent et refusent de montrer à leurs proches, restés au pays, que même en France, la vie est dure pour eux. Comme l’homme de Barbés, sénégalais, qui a réussit à quitter son pays pour vivre en France. Lorsqu'il revient c'est pour chanter les louanges de la France et de sa nouvelle vie là-bas, apportant certes, de l’aide à ses parents restés au pays mais en exposant sa richesse aux yeux de tous, véhiculant ainsi certains clichés de la France notamment celui de l’Eldorado ou du « paradis français ». Cependant sa vie en France ne fut pas aussi facile que cela. En effet ces émigrants se heurtent à des difficultés d'intégration et d'identité une fois que le choix est fait. L’intégration dans un pays qui n’est pas le sien reste encore aujourd’hui très compliqué. Les conditions d’accueil ne sont pas des plus satisfaisantes, Fatou Diomé a par exemple était mise en quarantaine dés son arrivée en France. Il faut aussi savoir que les émigrants ont encore du mal à avoir une bonne scolarité ainsi qu’accéder à l’emploi. Fatou Diomé insiste cependant sur le fait qu’il est possible pour les émigrés de réussir dans leurs études et dans leur vie professionnelle, cette étude ne fait que nuancer ses propos car cela reste compliqué, il faut donc accorder les mêmes chances de réussite à tous les individus. Fatou Diomé s’est battue au Sénégal pour avoir droit à une éducation et elle s’en est sortie aujourd’hui, servant alors d’exemple et de modèle pour tous ces jeunes restés au pays. Cependant cela ne s’est pas fait sans mal et il a bien fallu qu’elle se batte pour réussir. Ces deux domaines que sont l’éducation et le travail sont des facteurs d’intégration importants et montrent bien la fracture liée à la diversité qui existe encore en France de nos jours. Cette fracture s’illustre aussi avec la différence de statut qui est fait entre un émigré et un expatrié. On dira d’un français qui part travailler aux États-Unis que c’est un expatrié tandis qu'un camerounais qui essaye de trouver du travail en Grande-Bretagne est un immigré. Cette différence de statut illustre bien l’orgueil des grandes puissances par rapport aux pays moins développés et révèle notamment le problème lié à l’acceptation de l’immigration. C’est deux domaines que son l’éducation et le travail sont des facteurs d’intégration importants et montrent bien que la fracture liée à la diversité existe encore en France. Avec son livre Fatou aborde d'une façon différente la critique. En faisant preuve de recul, d'équité et de bonne foi. Elle invite les émigrés à être fier de ce qu'ils sont. Elle dénonce la victimisation mais rappel avec humour et légèreté les troubles auxquels ils doivent faire face... L'attitude des émigrés envers la France tient directement du fait qu'ils éprouvent un besoin identitaire fort, faute d'être loin de chez eux. Ceci à pour conséquence directe de créer une barrière entre les populations locales et les émigrants. Affirmant leur identité fièrement, ce comportement, même légitime, représente toutefois un obstacle à la bonne véhiculation de la réalité de l'émigration. C'est ce que Fatou tente de nous faire comprendre lorsqu'elle affirme  que "l'orgueil identitaire est la dopamine des exilés."            Et cet humour, Fatou Diomé en redouble lorsqu'elle aborde la France. Assoiffée de justice et de vérité et forte d'expérience, c'est un tableau assez juste des français que nous donne la narratrice. Ici elle opère comme médiateur. Entre l'image d'une idylle française et celle d'une France essoufflée et cruelle, elle tente de raccorder deux cultures, deux pays opposés. Pour cela elle recueille toute sorte d'anecdotes et d'histoires et tente une synthèse de la situation. Il transparait qu'un phénomène identitaire empêche encore. Face au continent africain plein d'espoir se dresse un occident démesuré. Qui regorge de richesses. " C'est l'occident obèse face au tiers-monde rachitique". Comprenons d'abord que la critique que nous dévoile la narratrice est teintée par la précarité et le manque cruel de moyens que rencontrent beaucoup de pays du sud. Ainsi, "le tiers-monde ne peut voir les plaies de l'Europe, les siennes l'aveuglent; il ne peut entendre son cri, le sien l'assourdit." En cette phrase est contenu toute l'ampleur du décalage, toute la tristesse de la situation. Le scénario qu'adopte Fatou met face à face deux modes de vies antagonistes.  C'est cela principalement qu'elle exploite. En nous familiarisant avec ses racines, elle fait ressortir l'absurdité de la situation qu'elle a vécue. Elle nous permet de mieux comprendre l'attitude des Sénégalais lorsqu'il s'agit de l'Europe. Cette attitude de méfiance voire de défiance s'adresse aux grandes puissances. Lorsque Fatou écrit : " Il n'y a pas de pauvres, car même à ceux qui n'ont pas de travail l'Etat paie un salaire : ils appellent ça le RMI, le revenu minimum d'insertion. Tu passes la journée à bâiller devant ta télé, et on te file le revenu maximum d'un ingénieur de chez nous !" elle nous expose le fond du problème. En prenant conscience de cela on doit pouvoir comprendre que ces deux continents ne fonctionnent pas de la même manière. Voila pourquoi aucune comparaison ne doit être faite, de notre part comme de la leur. La où nous exigeons un minimum d'insertion, eux cherchent encore le minimum vital. Il en ressort un grotesque et un pathétique alarmants. Le travail, valeur sacrée chez eux, apparait ici comme secondaire, presque non nécessaire et cela ils ne peuvent le comprendre. Aussitôt une injustice se créée. La paresse devient la seule chose apparente, perçue comme un luxe par un continent ou le travail n'est même pas une garantie de vie au contraire "il faut vraiment être un imbécile pour rentrer pauvre de là-bas." Du moins c'est ce qu'il parait et peut être devrions nous réévaluer l'image que renvoi la France avant de pointer du doigts les médisants. Etre fier de ce que l'on a obtenu ne nous dispense pas de rester modeste et sérieux. Fatou s'adresse à tous les européens qui oublient le reste du monde, à ceux qui s'y intéressent pour mieux le juger. Elle lutte contre l'occidentalisme (et tente de ramener les hommes aux mêmes pied et chances d’égalités. Elle saisit chacun de nous pour questionner la légitimité d'une telle orgueil. En aucun cas il est question de profiter du statut de grande puissance pour émettre un jugement de valeurs à l'égard d'une chose que l'on ignore. Il est facile de critiquer l'émigration quand notre pays garantit toute les nécessités. En agissant ainsi, un européocentrisme néfaste s'installe. Les occidentaux s'engagent dans une spirale malsaine et injuste envers les pays en "développement". En effet notre mode de vie est pris en charge par l'Etat, ce qu'il faut comprendre ici c'est que notre train de vie est plus couteux : il comprend une sécurité sociale, un régime démocratique, des infrastructures toujours plus nombreuses... Toutes ces dispositions exigent déjà un seuil avancé d'aménagements. Avec toutes nos nouvelles technologies nous apparaissons comme des "assistés" de l'Etat, incapable de réaliser les moyens que l'on a mais aussi incapable d'en user correctement. La narratrice relativise avec humour notre richesse matérielle et sollicite plutôt des valeurs morales telles que le travail, le respect ou encore la tolérance. Il s'agit alors de démystifier l'occident pour rappeler que les inégalités persistent partout et qu'elles doivent faire l'objet d'une attention toute particulière. En fermant les yeux sur ses propres problèmes on ne peut fonder une terre d'accueil décente pour les réfugiés. Ce désir de diversité et d'intégration formulé pour la France doit être coordonné à des actions. Il faut réviser notre discours sur l'immigration et reconsidérer l'image que nous avons de l'émigré, autrement nous continuerons d'être perçus comme les profiteurs dont Fatou dresse le portrait dans son ouvrage. L'article 15 précise que "Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité". Imposer aux émigrés une adaptation totale au mode de vie du pays d'accueil semble aller à l'encontre de nos Droits de l'Homme si chéris. Pour conclure notre fierté nationale pourrait, à long terme, mettre en péril l'avenir culturel de l'Europe. De la même manière, la fierté identitaire des africains pourrait rendre ce continent hermétique à toute influence et collaboration occidentale.              Pour comprendre l'opinion que se porte ces deux continents nous avons déjà relevé plusieurs points. D'une part il y a la différence culturelle qui suppose deux modes de vie opposés. A cela s'ajoute la poursuite d'un but diffèrent. Pour l'un il s'agit d'atteindre prospérité et justice, pour l'autre il s'agit davantage d'obtenir un accès à des conditions de vie correctes. L'écart entre les deux objectifs constitue en lui même une explication à la relation conflictuelle des deux continents. Enfin l'opacité du phénomène d'émigration apparaît comme l’obstacle principal à une entente positive. Cette opacité, ce manque de transparence, Fatou l'exploite tout au long de son ouvrage. Elle tente de comprendre ce qui a pu amener à cela. Elle cite la médiatisation et l'idéalisation de l'occident perceptible au travers de la seule télévision de l'ile. Cette unique fenêtre sur l'Europe tient toute l'ile en haleine, elle opère comme le seul fil les reliant à la terre rêvée. C'est ainsi qu'en bonne médiatrice, Fatou dénonce successivement les failles du comportement adopté par les deux continents. Ainsi, la France se voit reprocher une certaine sournoiserie. Sournoiserie mise au service d'un racisme discret. Longtemps pratiqué et toléré en occident, aujourd'hui cela devient une pratique exercée dans l'ombre. Ce comportement plein d'hypocrisie donne aux africains une raison suffisante pour se tenir à l'écart de ces pratiques. Fatou nous donne alors le point de vu d'un des siens. "Les blancs, il ne pouvait plus se les sentir, disait-il, à cause de leur sournoise façon de relativiser le racisme pour mieux le pratiquer ou rester indifférents aux difficultés de ceux qui en sont victimes." Quant au Sénégal, Fatou appel à la vigilance à l'égard d'une Europe polie par ses habitants. La réalité de l'émigration se révèle plus dangereuse et cruelle que cela. "Il ne s'agit pas pour moi de vous décourager, mais de vous avertir. Si vous debarquez sans papiers vous courez au-devant de graves problèmes et d'une vie misérable en France." L'écrivaine médiatise alors ce que la télévision ne révèle pas à la jeunesse africaine. Plus encore elle parvient avec ce livre à remettre en cause l'occidentalisation grandissante qui obstrue l'évolution positive de l'émigration. Pour accéder à un monde plus juste, l'histoire doit se doter d'une vision plus globale dans laquelle les pays du sud auront plus de poids et de valeurs. Enfin, cette technique politique qui vise à détourner les français des problèmes intérieurs pour les river vers les conflits extérieurs ne semble pas être la bonne solution. Il nous faut refuser cela pour la simple et bonne raison que c'est par le biais de notre Etat qu'une aide adaptée pourra être faite. Arrêter d'intervenir ailleurs pour cibler nos problèmes internes serait faire preuve d'humilité et de sagesse.   Ainsi la grande question qui perdure encore aujourd’hui en France est : est-ce qu’il faut accueillir la misère ? La crise des migrants qui perdurent encore aujourd’hui soulève de nombreuses autres questions qui se jouent dans les coulisses de l’émigration. En effet quelle politique adopter face à cet afflux de migrants ? Doit-on fermer les frontières pour permettre de protéger les Européens ainsi que leurs intérêts ? Comment intégrer ces émigrants si jamais nous ne leurs ouvrons pas complètement nos portes ? Les réponses à ces différentes questions varient selon le pays concerné. Natalie Nougayrède, journaliste, explique que le problème de l'émigration est omniprésent dans tous les pays touchés par la crise des migrants. Tous se demandent ce qu'il faut faire dans cette situation. La Grande-Bretagne et l'Allemagne défendent le « multiculturalisme ». Autrement dit, toute personne porteuse d'une culture différente du pays dans lequel il réside aura droit à l'accueil. Cela permettra de créer une sorte de melting-pot. Cette expression anglo-saxonne est utilisée pour désigner un phénomène d'assimilation des populations immigrées de diverses origines en une société homogène. Mais la France ne voit pas les choses de la même manière. Pour les Français tous les immigrants doivent s’adapter et assimiler la culture française dans le but de s’intégrer au mieux dans ce nouveau pays. L'occidentalisation en marche empêche une cohabitation sérieuse entre les émigrants et les populations locales. Dans cet ouvrage Fatou s'adresse à tous ceux qui pensent encore que la France est mal dirigée. A ceux qui dénoncent la politique défaillante et les conditions sociales encore imparfaites. Les mêmes qui refusent d'ouvrir leurs frontières pour accueillir la misère sous prétexte qu'il y en a déjà ici. Qu'elle soit d’ici ou d'ailleurs, la misère doit être prise en charge, et non cachée comme on tend à le faire.   Finalement est-ce que la diversité est une bonne chose pour la société ? Certainement que oui, la diversité pourrait être une bonne chose dans une société si elle est faite correctement. Sur le plan économique, la diversité pourrait stimuler la croissance et les échanges internationaux, socialement, elle pourrait apporter de nouvelles cultures et modes de vie qui pourraient enrichir une nation. La diversité peut permettre une augmentation des échanges humains impliquant alors une augmentation de la croissance par l'innovation. La croissance de la population par la migration peut aussi croître favorablement. La diversité peut donc être un véritable atout pour le développement économique d'un pays, mais elle l'est aussi socialement et culturellement. Encore faut-il que cette diversité soit assurée décemment. De fait, elle peut parfois être à l'origine de tensions, plus ou moins importantes, lorsqu'elle est mal gérée. Un des problèmes majeurs est la ségrégation. Au cours du XXe siècle aux États-Unis, les Noirs ont été envoyé dans des ghettos sous prétexte d'une vague migratoire trop importante. Séparés les uns des autres mais également mis a l'écart des Blancs, ils vivaient dans des quartiers comparables à de réels taudis. Par ailleurs, les lois, censées garantir les mêmes droits pour tous, s'évanouissent dés lors qu'il s'agit de la population locale. Pour appliquer une diversité positive et correcte, il est primordial de rétablir l'égalité entre les Hommes. Des traitements de faveurs et plus encore les mauvais traitements ne doivent définitivement plus être ni permis ni tolérés. L’immigration peut donc être une bonne chose et l'émigré peut bien être heureux, à la condition de traiter l'homme avec respect et dignement. Il est possible de convertir la misère afin d'offrir un Etat prospère pour tous. Reste la question d'une répartition équilibrée et honnête....   Enfin, comment s'y prend Fatou Diomé pour rendre sa lutte accessible à tous? Il semble qu'en nous livrant ses réflexions personnelles elle nous donne accès à une sphère trop méconnu. Avec l'appui de légendes, qui nous familiarisent avec son monde, et grâce à son témoignage elle donne aux émigrants mais aussi aux immigrés  une voix et une légitimité. Son ouvrage  tristement vrai sait cependant garder des notes d'humour et de sarcasme lorsqu'il le faut. Cela nous prouve bien sa persévérance dans un combat qi s'annonce laborieux mais juste.
RETOUR AU TEXTE :     Dans le Ventre de l’Atlantique les chapitres sont fréquemment introduits par un indice spatio-temporel, ceci accentue la valse entre son île et la France. « Au clair de lune » (p.83) « A Niodor » (p.165), « En Europe », « A Paris ». Ils s’organisent avec une structure particulière. Les chapitres permettent d’individualiser les idées que l’auteur veut dégager. Ils sont  d’ailleurs accompagnés d’exemples ou d’histoires individuelles (ex : Ndétare chapitre 4, Moussa chapitre 6, Sankèle chapitre 7). Cela est accentué par une forte présence de répétitions de phrases comme « Chaque miette de vie doit servir a conquérir la dignité » (p.33, 104, 114, 119) ou de mots comme « ventre » (p.111, 121, 124, 146). On y trouve le champ lexical de la mer. Mer à laquelle est relié le champ lexical de la digestion « vomit » (p.114 et 109), « engloutir » (p 119 et 121) et « digérer » (p.114) qui font écho au titre du roman. Le récit est accompagné d’anaphores (p.227). Elles ont pour effet de donner rythme et vigueur aux réflexions. L’auteur créée des boucles par des liens ou des contradictions (p.74) « Elle portera le nom de son vrai père, ce n’est pas une algue ramassée à la plage… » En réponse (p.255) « Partir, vivre libre et mourir, comme une algue de l’Atlantique. » La narratrice à un point de vue omniscient qui donne l’impression qu’elle est le lien entre tous ces personnages et à plus grande échelle entre les 2 continents. L’ironie est récurrente dans tout le roman (p.41 « Je n’aime pas la sous-missions, je préfère les vraies missions. » (p.50). Nous avons la traduction par une sénégalaise d’un discours français. « Son excellence, monsieur le premier ministre… ». (p.106) On parle de « tourisme administratif » (p.107), de "la Fraaaaaaance". Des extraits qui témoignent de la dureté de la vie en France avec l'invention de mots tels que « mourriture » au lieu de nourriture (p.108) ou encore des « Tiens, voilà ton invitation » qui traduit alors un rapatriement forcé. Notons également la forte présence de métaphores et d'allégories comme avec « le ventre » qui est le nom donné à l’océan. Nous détectons dans le style de l’auteur une affection pour les contradictions, oppositions, oxymores. Ceci a pour but d’accentuer le contraste entre ces deux cultures et modes de penser. Elle dresse un véritable tableau dans lequel se font face deux mondes paradoxaux. Entre cela se pose l’océan perçut d’abord comme une barrière physique mais aussi morale. Plus encore « ce ventre » fait référence à de multiples éléments. Ici la formulation renvoie à une métaphore. Cela fait échos aux famines du continent et au gouffre que représente parfois l’issue française pour la génération africaine. Comme un ventre qui se remplierait de nourriture, ici l’océan avale les rêves et espoirs, parfois même des hommes entiers comme lorsque Moussa se jette dans l’océan (p.114). Paradoxalement l’idée d’un ventre maternel, qui se nourri des allées et venues de ces deux continents, est dégagée. Ce n’est plus la bouche grossière du continent européen qui les avale mais bien un ventre maternel africain qui les accueille.
  En conclusion il semble bien que la fierté est à faire dans les rapports entre les émigres et leur terre d'accueil. Tous deux désireux de garder leur identité et leur dignité, cela a pour résultat d'opposer deux continents au lieux de les unir. Fatou Diomé met en garde : si les sociétés sont parfois injustes par rapport à l’immigration et à tout ce qui se rapporte à elle, il n’est pas question pour Fatou Diomé et pour qui que ce soit d'autre de céder pour autant à la victimisation. Pour elle, cela signifie « désigner de fait son maître », et dans une société prospère, il ne doit pas y avoir de considération comme celle-ci. Dans Le Ventre de l’Atlantique, l'auteur questionne le lecteur sur toutes ces notions que sont l’immigration, l’intégration, la découverte et l’acceptation de l’autre ainsi que l’identité. Elle sert de porte-parole en disant, en phrasant ce que beaucoup d’autres pensent eux aussi. L’immigration fait encore débat aujourd’hui que ce soit par ces conditions ou comme migration en tant que telle. On peut se demander si aujourd'hui la France à encore les moyens d'être perçue comme elle l'avait envisagé. Il faut peut être prendre conscience que chaque état a une situation à maintenir et que notre rôle de terre d'accueil doit être tenu que si les conditions nous le permettent. Dans le cas inverse on assiste aux désenchantement des émigrés qui avaient vu en la France une garantie de réussite. Ne serait-ce pas aussi à nous de mettre notre fierté nationale de côté pour avertir les populations de ce qu'ils rencontreront en France. En outre, le multiculturalisme ne peut être que bénéfique à une évolution éclairée de l'humanité. La France, comme l'Afrique peuvent et doivent s'aider. Nous avons besoin de l'immigration et elle a besoin de nous. Comme le dit Fatou Diomé « On sera riche ensemble où on va se noyer ensemble ! »