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Les lycéens écrivent aussi (6ème édition – billet n°14)

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Une actualité de Marilyn
Publié le 13/02/2015
Billet portant sur Morte parmi les vivants de Freidoune Sahebjam morte-parmi-les-vivants---une-tragedie-afghane-39270-250-400logocondorcet214328«  Celle qui perd sa réputation n’est plus qu’une morte parmi les vivants ». Voilà LA phrase qui décrit parfaitement la vie de la jeune Bilquis. 1989, Bilquis, afghane, elle a douze ans et se fait violée par des soldats soviétiques alors qu’elle lavait le linge à la rivière. C’est cet élément déclencheur qui va faire basculer sa vie : sa mère, va la répudier et la faire vivre dans l’étable avec les animaux le temps de trouver la solution au problème : la vendre. Bilquis va donc partir pour le bourg voisin, dans une famille dont le père est commerçant en grains. Pendant de nombreuses années, de village en village, forcée de fuir son passé, elle va devenir la bonne à tout faire : ménagère, serveuse, femme de chambre, objet sexuel… Battue, insultée et rabaissée tout au long du livre. Bilquis va se retrouvée dans un bordel, à Hérat, où elle va être protégée par des talibans. Elle va ensuite être enlevée par des bandits pour finir prostituée dans une caserne, favorite d’un chef de guerre unijambiste et borgne mais surtout sadique, qui va lui faire vivre les pires moments de sa vie. Terrorisée à chaque rencontre, elle va finir par le poignarder, lui crever les yeux et lui trancher la gorge. Elle va donc fuir à nouveau. Par chance, Bilquis va être sauvée par une ONG européenne et devenir réfugiée dans un camp où elle va pouvoir se reconstruire lentement mais difficilement. Elle va y rencontrer un journaliste, Freidoune Sahedjam, l’auteur de ce livre à qui elle va raconter son histoire. Aujourd’hui, Bilquis sait lire, écrire et calculer. Désormais, son chagrin se repose… Ce roman dévoile clairement une histoire vraie : derrière cette terrible histoire se cache une vérité, la vérité sur les conditions de vie des femmes afghanes. Le récit de sa vie m’a émue, m’a bouleversée... Personne ne la soutient dans sa douleur, pas même sa propre mère. C’est pourtant important une mère dans la vie d’une femme : c’est celle qui nous éduque, nous soutient à toutes les étapes de la vie, qu’elles soient bonnes ou douloureuses… Je me suis clairement attachée à cette jeune fille, je me suis même mise à sa place, demandé si j’aurais pu encaisser et avancer dans ma vie s’il m’était arrivé la même chose. Le viol est pour moi le pire des crimes, une chose qui doit être sévèrement puni. C’est aussi pour moi un sujet important et réel, que vivent les femmes afghanes tous les jours tout en devant se taire, baisser la tête, se voiler la face et encaisser les coups. C’est bien dommage que l’on ne parle pas assez de ces choses-là dans notre pays qui prône pourtant les Droits de l’Homme. Je tire mon chapeau à Freidoune Sahedjam, l’auteur de ce livre qui est un homme pas comme les autres : c’est un homme qui a eu le courage de dévoiler toutes ces atrocités faites aux femmes dans ces pays-là. De plus, l’auteur nous permet de faire un pas dans l’histoire de l’Afghanistan à travers ce récit : l'occupation soviétique, la guerre civile et le régime taliban. Ce roman est poignant, douloureux, qui a su me donner des sueurs froides et des larmes à sa lecture. Il nous emporte dans cette descente aux enfers qu’a vécu la jeune fille et qui nous est donné à lire… Ce livre m’a énormément plus du fait qu’il révèle un style d’écriture assez franc dans les propos, il est simple à lire, le narrateur est omniprésent (Freidoune Sahedjam) et fait bien ressentir les émotions du personnage, ses peurs, ses peines mais aussi la violence et la crudité de certaines violences qu’on lui impose… Une phrase du livre m’a beaucoup émue : «Le bonheur, c’est quand le chagrin se repose… ». Cela en dit long sur le désespoir qui anime ces femmes qui n’ont plus d’existence réelle au sein de la communauté humaine comme l’indique fort bien le titre du livre. Ce livre m’a fait prendre conscience de l’importance de se battre pour assurer et faire reconnaître le droit des femmes dans certains pays. Cela permet aussi de relativiser nos petites souffrances quotidiennes dont nous nous plaignons facilement. C’est un livre à lire absolument. Je recommande ce livre à vous Mesdames, qui pouvez parfois vous plaindre pour un rien et qui ne vous rendez pas toujours compte de l’importance de défendre les droits des femmes … Cela pourrait vous faire comprendre qu’il y a pire dans la vie et que vous avez la chance d’être dans un pays en paix, non ravagé par les guerres. Je le recommande aussi à vous Messieurs, pour que vous preniez conscience que la femme n’est pas un objet sexuel que vous pouvez vous offrir quand bon vous semble, qu’une femme est une personne à part entière qui doit être respectée et reconnue dans ses droits. Billet de Pauline Gatius, étudiante en B.T.S. Commerce International première année 

Bibliographie