Chargement...
Chargement...


Les lycéens écrivent aussi (6ème édition – billet n°19)

1340_les-lyceens-ecrivent-aussi-6eme-edition-billet-n-19
Une actualité de Marilyn
Publié le 03/04/2015
Billet portant sur Villa Amalia de Pascal Quignard logocondorcet214328Pascal Quignard, est un écrivain reconnu il a reçu un prix en 2002 pour son œuvre Les ombres errantes. Outre ses talents d’écrivain, il est aussi un musicien confirmé, jouant notamment du violoncelle et du piano. On retrouve cette passion pour la musique dans ces nombreux livres comme celui dont je vais vous parler. J’ai choisi de vous faire part de mon avis sur son œuvre « Villa Amalia » éditée en 2007. Une adaptation cinématographique a été réalisée par Benoît Jacquot. Dès la première page, l’auteur plonge le lecteur dans le cœur de l’action et des sentiments de l’héroïne Ann en proie à un profond désarroi qui suit son mari dans la nuit alors qu’il est en compagnie de sa maîtresse. On va donc épouser la vie d’une femme malheureuse marquée par une série de drame : la mort de son jeune frère, l’abandon du père qui quitte brusquement le cercle familial, l’infidélité d’un mari volage… A bout de force et d’envie, elle décide de fuir et de tout plaquer. Elle se débarrasse, avec détermination et méthode, de tout ce qui se rattache à sa vie passée et qui lui rappelle autant son passé que sa vie présente pour tout recommencer à zéro, ailleurs. Dans cette volonté d’exil absolu, elle finit par reproduire en quelque sorte l’acte paternel qui l’a tant traumatisé car, dans sa fuite, elle abandonne à son tour son mari, sa mère, son amie Georges, et tout ce qu’elle a pu construire et aimer, notamment son métier et ses pianos. Sa détermination apparait inébranlable, son souci de ne rien laisser au hasard extraordinaire : à travers toutes ses démarches, est rendu sensible le poids de certains objets dans nos vies, ces objets qui la déterminent comme le piano pour Ann, ou la maison familiale pour son ami George, ces objets qui permettent de nous identifier, de nous localiser et de nous trahir, donc, si nous n’y prenons garde comme les cartes bleues, le portable… Ces objets, enfin, qui nous révèlent à nous-mêmes, comme la maison de nos rêves. Car, après s’être dépouillée de tout, Ann va avoir un coup de foudre pour une maison perchée sur une falaise, dominant la mer, au milieu de nulle part. Cette maison, c’est un peu son havre de paix, le lieu de sa renaissance où elle vit en osmose avec la nature, la mer, loin de la civilisation humaine clairement perçue comme un monde de tensions et de déceptions. Le choix du terme est du reste pertinent et parlant : cette Villa Amalia est au centre du livre car elle devient le centre de la vie d’Ann Qui n’a jamais rêvé de tout quitter, du fuir sa vie pour en recommencer une autre ailleurs ? La force d’Ann est d’avoir fait de ce rêve une réalité. Cela demande une détermination très grande à tel point que l’héroïne peut sembler parfois insensible et donc dérouter. Car aller au bout de son projet demande à se détacher de tout ce qui nous était cher, de toutes les personnes aimées en résistant aussi bien à leur pression pour nous retenir quïne peut sembler parfois insensible et donc dérouter. Car aller au bout de son projet demande à se détacher de tout ce qui nous était cher, de toutes les personnes aimées en résistant aussi bien à leur pression pour nous retenir qu’à notre propre faiblesse qui nous ferait bien, finalement, renoncer à notre objectif. L’écriture sert l’histoire car elle est très poétique et comme « aérée », les mots comptent autant que les silences, ce qui rend la lecture agréable et laisse place à la rêverie. Ce que j’ai apprécié à travers cette histoire, c’est que l’auteur nous invite à nous plonger en nous-mêmes et à nous poser des questions sur nos choix de vie : pourquoi fuit-on ou veut-on fuir sa vie ? Fuir est-il source de tranquillité et d’apaisement en soi ? Quels sont les rôles des objets dans notre vie ? Pourquoi s’attache-t-on à certains lieux ? Qu’est-ce qu’ils symbolisent pour nous ?... Après cette lecture passionnante, il ne me reste plus qu’à découvrir l’adaptation cinématographique ! Billet de Sonia Bourial, étudiante en B.T.S. Assurance deuxième année 

Bibliographie