Première ligne, Jean-Marie Laclavetine
Cyril Cordouan est le directeur des éditions Fulmen qui, un jour, accablé par les mauvais manuscrits qu’il ne cesse de recevoir, fonde sur le modèle des Alcooliques Anonymes l’Association des auteurs anonymes. Son but ? Convaincre les « écrivains » que leur passion les rend malheureux et ne leur laisse aucune chance d’entamer une quelconque carrière littéraire. Avec l’aide de sa secrétaire, Blanche, il organise des réunions régulières dans l’arrière salle d’un café. L’idée est amusante et le résultat intéressant, ce livre se lit comme un roman policier plein de rebondissements inattendus.
Jean-Marie Laclavetine est notamment connu pour Les Emmurés (1981) ayant reçu le prix Fénéon, Loin d’Aswerda (1982) qui a lui gagné le prix Vocation, Donnafugata (1991) le prix Valery-Larbaud et enfin Le rouge et le blanc (1994) qui a été décoré du Grand Prix de la Nouvelle Académie Française.
Dans Première Ligne, on peut observer que l’auteur n’a inséré aucun discours au style indirect ni mis en forme (guillemets et tirets, la ponctuation normalement attendue). On peut aussi observer que le narrateur change au cours du roman, parfois Cyril, parfois un personnage secondaire comme Justine ou Blanche et par moment un point de vue omniscient.
L’idée de départ est amusante, le style agréable, et l’intrigue se tient. Le monde de l’édition est intéressant à découvrir sous cet angle-là. Ce roman est une critique de notre société dans laquelle tout le monde veut écrire, veut être reconnu, veut avoir un talent. C’est aussi une vision péjorative du monde éditorial, imbu de lui-même, tout-puissant et violent.