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Les petits jurés littéraires SMGL - 14

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Les petits jurés littéraires SMGL - 14
Publié le 16/03/2017
Les petits jurés littéraires SMGL - 14

Première ligne, Jean Marc Laclavetine

Le récit Première ligne de J.M. Laclavetine mêle différentes histoires au cours desquelles un certain Cyril Cordouan continue son travail d’éditeur chez Fulmen. Cependant, il se voit refuser de nombreux manuscrits dont il juge l’écriture de mauvaise qualité. Il assiste, au début de l’histoire, au suicide d’une personne rêvant de la publication de ses écrits. Cyril Cordouan décide alors de créer le club des « Auteurs Anonymes », couramment appelé le A.A. Les drogués de l’écriture viennent y délibérer à propos de leur addiction à la littérature. Cyril Cordouan doit les sauver, il annonce même : « éviter simplement la première ligne, celle qui vous ferait sombrer de nouveau ».

Première ligne a obtenu le prix Goncourt des lycéens en 1999 et fut publié en 2001 chez Gallimard. Le prix Goncourt des lycéens est devenu un prix reconnu par l´ensemble des acteurs du livre ainsi que par le public. De plus, l’œuvre fait partie désormais de la littérature contemporaine et deviendra, qui sait, un classique dans les années à venir.

L’œuvre Première ligne est un roman qui relate à la fois du bonheur mais aussi de la souffrance de l’écriture. Il nous fait découvrir le monde de l’édition sans pour autant être du côté des aspirants écrivains. En effet, il est original et plaisant de pouvoir enfin être du côté de l’éditeur. Nous prenons parti pour celui qui juge, c'est-à-dire l’éditeur Cyril Cordouan. Cependant, on pourrait trouver ce personnage tout de même impitoyable et sans trop de compassion, un personnage au caractère bien marqué. Dès lors, nous avons un nouvel aperçu de l’univers des livres, nous avons un nouveau point de vue. Cela peut donc nous amener une certaine réflexion notamment au niveau de la difficulté du métier d’éditeur mais aussi du métier d’écrivain. On rappelle d’ailleurs que l’écrivain J.M. Laclavetine est également éditeur dans sa vie. De plus, le roman est à la fois déstabilisant et jubilatoire. La manière dont l’histoire est tournée est pertinente et très intéressante. En effet, même si le début de l’histoire est accrocheur, on se perd petit à petit au cours des textes. On perd le fils conducteur. Ce n’est qu’aux dernières pages que l’on comprend enfin l’intégralité du roman. Effectivement, on apprend pourquoi il y a différents textes disposés d’une certaine manière et qui n’ont rien à voir avec l’histoire principale. On comprend enfin pourquoi le héros Cyril Cordouan meurt dans ces étranges épisodes. Lorsque nous avons enfin pu atteindre ces pages-ci, nous fûmes aussitôt soulagés et heureux d’avoir finalement compris cette belle histoire qui mêle amour et incertitudes. En lisant cette œuvre, vous pourrez ainsi interpréter cette magnifique fin et vous verrez que ce concept est surprenant et très intelligent.

Enfin, nous aimerions terminer sur le fait que tout le monde peut se reconnaître dans l’histoire. En effet, on cherche tous en quelque sorte la gloire, mais comme le dit si bien le personnage Violette Genvolino dans Première ligne, « la gloire par procuration ce n’est pas vraiment la gloire ». On peut de même tous être confronté à l’action d’écrire, seulement il faut savoir ne pas aller trop loin, savoir où sont les priorités pour ne pas finir comme certains personnages de ce livre et nous retrouver au club des auteurs anonymes. Cette phrase du personnage Jean Jules Plassaert, un drogué de l’écriture, en est le contre-exemple : « l’écriture, c’est accepter de perdre la tête et la vie pour que la famille continue d’exister ».

Lucie de BOUYN Gonzague COISPEAU – SMGL BORDEAUX

Bibliographie