Chargement...
Chargement...


Les petits jurés littéraires SMGL - 6

33 Sainte Marie Grand Lebrun.jpg;maxh=405,maxw=540.jpg
Les petits jurés littéraires SMGL - 6
Publié le 20/01/2017
Les petits jurés littéraires SMGL - 6

Une première ligne dédiée aux écrivains anonymes

   

Tout commence avec le suicide de Martin Réal, prétendant à la publication avec son Zoroastre et les maîtres-nageurs, jugé nullissime par Cyril Cordouan. L’éditeur décide de créer un club, les « Auteurs Anonymes », consacré aux drogués de l’écriture, à tous ces auteurs non publiés et que les maisons d’édition rejettent. Comment remédier à cette passion de l’écriture ? Car il s’agit de véritables passionnés, qui ne vivent que pour et par la plume.

    Né en 1954, Jean-Marie Laclavetine, bordelais de naissance, publie ce roman entraînant en 1999, toujours dans la continuité de son premier roman Les Emmurés (couronné du prix Fénéon). Dramaturge, auteur de romans et de nouvelles, il est également traducteur d’italien et membre du comité de lecture des Editions Gallimard. Son roman a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens l’année de sa parution. A travers cette œuvre, il dénonce la face cachée de l’écriture.

    Ce roman facile à lire insiste sur la difficulté du métier d’éditeur. On assiste souvent à des crises de colère de Cyril Cordouan devant des manuscrits selon lui « infâmes » : il qualifie d’ailleurs ces auteurs de tous les noms, et notamment de substantifs tels que « Salaud ! Analphabète ! Moins-que-rien ! Cul-béni ! Gratte-papier ! » (Page 16 du livre dans la collection Folio de l’édition Gallimard). Il décide même de rédiger des annonces destinées aux journaux afin de « dissuader les candidats à la publication encore irrésolus et de réduire le flot de pages noircies qui le submerge » (page 17).

    Mais cependant, le suicide de Martin Réal l’affecte et le pousse à culpabiliser, non seulement à cause de cette mort dont il se sent responsable, mais également à cause de tous ces « faux » écrivains dont il a refusé la publication. Cette prise de conscience le conduit à se montrer davantage bienveillant et compatissant envers eux.

    Le suspense nous entraîne jusqu’aux derniers mots du récit : il est entretenu par les nombreux « Chapitre un » en gras qui interrompent le roman. On ne comprend d’ailleurs ce phénomène qu’à la fin de l’histoire, qui est une preuve de l’écriture inventive de l’auteur, et on est vite pris par cette intrigue qui change de l’ordinaire et dont le thème principal est la mise en abyme. Est-il possible de lâcher prise au cours de cette lecture qui nous emporte dans le monde farfelu de l’écrivain ? Essayez donc d’arracher sa proie à un prédateur.

    Ecrit dans l’ensemble au présent avec les quelques passages en gras au passé, l’auteur alterne avec un narrateur qui parle tantôt à la troisième personne, tantôt à la première, et qui nous invite à pénétrer dans la tête de l’éditeur Cyril Cordouan.

    C’est donc avec enthousiasme que l’on vous invite à lire ce roman afin de le partager avec nous.

Charlotte ALLARD et Juliette TEYNIE-BALSE, 2°1

Bibliographie