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Lycées Saint Exupéry

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Publié le 23/05/2017
Prix Cordées, lycée

DE ANIMALIIS

 

 

 

 

 

 

Par

Bois--Martin Camille

Brossard Alexis

Camiade Sarah

Campana Julie

Carvalho-Marques Léa

Elvy Jake

Ghadimi Coline

Herran Loïc

Labat Alice

Lacaze Océane

Lely Pauline

Martone Alessandra

Miclot Eva

Nooy Nils

Ortiz Quentin

Pajaud Robin

Paliwoda Tom

Pauillac Simon

Soulier Sarah

Varadanin Renata

 

 

 

Terminale Littéraire

Cité scolaire St Exupéry de Parentis-en-Born

 

 

 Sous la coordination de

 Alexandre Martin, Professeur de philosophie, DGEMC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Parmi les crimes de notre ingratitude je compterai aussi notre ignorance de la nature de la terre » (Pline l’Ancien, Histoire naturelle, II, LXIV)

 

 

 

 

 

« Seuls les fauves, les oiseaux et les poissons sauvages (…) semblaient percevoir quelque chose au-delà de cette perturbation dans laquelle étaient noyés les vivants » (Wajdi Mouawad, Anima)

 

 

 

 

 

« Les animaux ne se contentent pas de souffrir ou d'éprouver du plaisir. Leur environnement est pour eux un système de signes qu'ils interprètent : ils ont des mondes, et ces mondes se croisent avec le nôtre. La question n'est donc pas celle de leur intelligence, de leurs capacités ou de leurs performances : c'est celle de leur subjectivité » (Elisabeth de Fontenay, Sans offenser le genre humain, Réflexions sur la cause animale)


 

PROLOGUE

 

 

 

En ce jour de fête nationale, au cœur du canal des Landes, traversé par la route départementale146 menant à la plage, tandis que le monde du bruit s’intensifie, le monde du silence s’éveille…

 


CANIS LUPUS FAMILIARIS 1

 

 

14 juillet, 15h05

 

Voilà un long moment que je fixe ma balle. Mais où est mon maître ? Je l’attends ! Bon, cette fois-ci, je vais le chercher. J’ai envie de jouer moi. Il y a beaucoup de bruit dans la chambre, et il a l’air joyeux : est-ce qu’il se prépare pour me rejoindre ? Je ne crois pas…il n’a de cesse de faire des allers et retours à côté de moi sans même me regarder. Peut-être ne m’a-t-il même pas remarqué ? Et si je lui coupais la route ?

« Sors de là ! Au panier » me dit-il, tendrement mais fermement. C’est mon maître. Je l’aime tant ! Alors il ne se prépare pas pour moi…De mon panier je l’observe, mais lui semble  ailleurs. Il enfile une de ces épaisses couches que les Hommes utilisent pour recouvrir leur peau. Il m’appelle et j’entends le bruit de ma gamelle. Déjà ? C’est plus tôt que d’habitude, mais ça ne me dérange pas. « Je rentre cette nuit, je passe la soirée sur Biscarrosse. Tu as assez à manger ? », me dit-il, prévenant, tendrement. Je ne comprends pas tout ce qu’il dit, mais je crois qu’il s’en va. Moi qui voulais tant jouer, tant l’aimer, tant l’accompagner. Il me caresse avant de partir, mon maître. « A tout à l’heure ! », me dit-il, tendrement. On dirait que je vais être seul ce soir…

 

 

Camille Bois--Martin

Océane Lacaze


ROS SOLIS

 

                             

L.F

14 juillet, 16h02

 

Je sors du sol, je sens la chaleur des rayons du soleil, j'ai indéniablement faim, je ressens un manque… Je propage mes phéromones dans l'espoir d'attirer ma prochaine victime, je déborde de glue collante et chaude. Je la sens venir… Ma proie ! Elle me frôle, elle arrive, je l’ai presque ! Je l’ai ratée… La deuxième sera la bonne. Mais malgré cet échec je me sens bien prête à continuer. Je prendrai le temps qu’il me faudra, en persévérant je l’aurais. Je l’aie toujours.

Mais, tout d’un coup, je me sens encore mieux, quelque chose de volant, bien présent, rentre en moi. C’est dans l’air, mais ce n’est pas cette chose que je respire habituellement. Cette agréable chose vient de loin, mais ce qui est sûr, c’est qu'elle est bien là, en moi, elle m'intègre, je l'ingère, elle est en moi, me fait du bien, m'extasie… Comme si cette journée était faite pour moi ! Je n'ai toujours pas ma proie quotidienne, mais cette émanation qui, à première vue ne me plaisais point, commence à me plaire, elle me rend plus forte ; ces lourdes et bruyantes machines humaines sont bénéfiques pour moi. Elles sont plus nombreuses aujourd’hui !

L’Homme se rapproche de moi. Mais qu'est-ce donc ? De la chaleur ? En tout cas c'est liquide !  Une chose est sûre, ce n'est pas le soleil ! Mais pas de l'eau non plus… Je ne sens plus le soleil, cette matière qui se répand sur mon délicat corps m'y oppose, c'est une matière putride, comme une forme d'eau brûlante et acide qui m'agresse d'une manière atroce, mais qui peut me faire ça et pourquoi ? L’Homme qui s'est approché de moi m'agresse maintenant ? Tout à coup, tout revient à la normale, le soleil revient comme si j'avais séché sous cette chaleur étouffante ; cette chose s'en va, cependant je ne me sens plus réellement comme avant.

L’Homme que j’ai aperçu semble s’éloigner, il monte dans cette cage de laquelle émane ce doux parfum que j’apprécie tant.

 

 

Simon Pauillac

Nils Nooy

Tom Paliwoda


VIPERA ASPIS

                                                                                                                                       

L.F

 

14 Juillet, 16h37

 

Que se passe t-il ? Pourquoi suis-je réveillée ? Quelle était cette onde ? DANGER ! Je me recroqueville, une nouvelle détonation réveille mes sens et les met en alerte. Je me dirige le plus loin possible de la direction de ces vibrations. En m'échappant je perçois une source de chaleur de laquelle je m'approche. Des formes mouvantes attirent mon attention. Je rampe autour de ces géants qui ne cessent de se déplacer. Je ressens des ondes qui me sont inconnues, de même que cette odeur forte que je n'ai jamais sentie. Cela n'a pas l'air dangereux, je m'approche cependant suspicieusement, instinctivement. L’Homme s'agite alors que je ne ressens aucun danger et que rien ne semble pouvoir lui porter atteinte. Soudain, un liquide chaud et très fort en odeur se répand sur moi. Je me braque alors, surprise tandis que ce liquide parcours mes écailles et les ronge. Cette odeur m’est familière bien que légèrement différente. En essayant de trouver la source du danger, j'aperçois, l'ombre d'un instant, mon agresseur. C’est l’Homme qui se cache rapidement derrière ces épaisses couches qui recouvrent sa peau. Rapidement, je me glisse en me frottant à l'une de ces nombreuses surfaces gisant sur le sol. De certaines d'entre elles s’échappe une odeur venant de quelques gouttes de rosée, forte, presque suffocante. L'agitation s'intensifie, il m’a vue ! Il tente soudainement de m'attaquer et de m'attraper. Je m’enfonce à toute vitesse dans les bois en glissant sur le sol plus vite que jamais. La silhouette de l’Homme s'estompe au fur et à mesure que je m'éloigne de lui. Il ne semble pas me pourchasser, tant mieux.

A travers ces feuillages, une lumière m’éblouit soudain et un grondement puissant fait trembler le sol sous mon corps. L’Homme s’éloigne, enfermé dans cette masse métallique d’où proviennent les vibrations. Quelques secondes plus tard, je ne ressens plus aucun tremblement du sol, le calme revient.

 

 

Loïc Herran

Julie Camapana

Kelly Chamberlain


 

CANIS LUPUS FAMILIARIS 2

 

 

14 juillet, 17h00

 

L’air commence doucement à se rafraîchir, mes pattes se mêlent au sable chaud, je me promène avec mon maître. J’adore sentir la douce menace des vagues qui tentent de m’éclabousser. Au loin, perché du haut d’une dune de sable, l’Homme est assis. Mon maître me lance ma balle préférée, j’entreprends une course effrénée pour tenter de l’attraper. C’est en levant ma truffe que je vis et pus alors observer l’Homme de plus près. C’est alors que je remarque qu’il tient une bouteille à la main au liquide jaune ressemblant étrangement à ce que je viens de faire pendant ma promenade. L’Homme regarde face à lui l’horizon, buvant cet étrange breuvage. Captivé par le déferlement des vagues, mon regard croise soudainement le sien.

 

 

Sarah Soulier

Pauline Lely

 


MUSCA  AEDES

 

 

L.F

 

14 juillet, 16h45

 

Comme à l'accoutumée, agrippé à mon tronc, je décide de me mettre en chasse. Je repère au loin une vipère qui s'enfuit en laissant derrière elle un mouvement de panique. Ce chahut m'oblige à trouver une proie isolée. La faim me ronge, je songe au délice que va me procurer ce breuvage que je désire tant, le sang humain. J'en ai besoin, mes œufs en ont besoin. Soudain, je sens une forte chaleur se rapprocher lentement, une proie n'est pas loin. Mon repas approche, il n'est pas comme d'habitude. L’Homme n’est pas comme ses semblables. Il n'a pas la même démarche qu'au quotidien, ses mouvements sont désordonnés. Que fait-il ? Il porte à sa bouche un objet contenant un liquide inconnu mais qui dégage une forte odeur. Ma cible semble occupée,  je décide de fondre sur elle, tout en restant méfiant. Je réussis à me poser avec délicatesse, j'injecte mon venin anesthésiant et je commence à pomper. Étrange … Le goût n'est pas le même, la chaleur non plus, mais l'odeur me rappelle fortement celle du liquide qu'il a absorbé. Après avoir ingurgité un maximum de sang, je redécolle, maladroitement. Je suis lourd de ce sang. Une étrange mais agréable sensation m’envahit,  mon vol est lourd et désordonné. Je ne perçois plus le monde de la même manière. Je dois à tout prix me reposer sur quelque chose et c'est parfait car je trouve de nombreux endroits. Je décide donc d'aller sur cette grosse pierre verdâtre et moelleuse.

 

 

Quentin Ortiz

Robin Pajaud


PELOBATES CULTRIPES

 

L.F

 

14 Juillet, 16h52

 

Je dormais, jusqu'à ce qu'un rayon de soleil vienne perturber mon sommeil et pénétrer mon terrier. Je me sens bien dans cet endroit chaud et humide avec cette odeur de sable, réchauffé par le soleil, qui me réconforte. Cependant, alors que je profite doucement de cette chaleur, je sens quelque chose qui bouge autour de moi : le sable s’effondre autour de mon habitat. Je décide de sortir afin de rejoindre ma femelle. Je croise alors un moustique sur mon chemin. Il vole bizarrement. Je décide de manger le vil moustique. Il est tellement bon, craquant avec ce sang qui coule dans ma bouche.

Après un bon repas, je vois ma femelle sauter au loin pour me rejoindre. Elle arrive vers moi et je suis attiré par son odeur et la sensation de chaleur qu'elle dégage. Je décide de lui sauter dessus car l'envie de me frotter de tout mon être contre elle devient trop forte. Je suis tellement bien avec elle, je sens sa chaleur, son odeur, ses mouvements animaux quand tout d’un coup, j'entends un cri. J’ai à peine le temps de voir des doigts remuer le sable, et l’Homme est au-dessus de moi. Il est dangereux ! J'ai peur! Je me sens menacé. Je vois alors l’Homme qui s'agite. Brusquement  un violent coup m’atteint et je suis alors propulsé dans les airs. Je heurte violemment le sol. Je suis étourdi et réalise alors que je suis seul, séparé de ma femelle. Désorienté, je rentre dans le sable en creusant avec les longs couteaux situés à l'arrière de mes pattes.

 

 

Alice Labat

Alexis Brossard


 

CANIS LUPUS FAMILIARIS 2

14 juillet, 18h27

 

Je vois encore l’Homme qui semble avoir du mal à marcher, au loin, il titube. Que va-t-il faire ? Il s’approche d’un grand jouet à deux roues. Un de ses semblables lui court après, ils discutent. « Salut, tu me prêtes ton vélo pour aller au restaurant ? Je te le ramène plus tard, le temps de reprendre un peu mes esprits. – Oui, avec plaisir. – Merci ». Il monte sur l’engin à deux roues en faisant un bruit insupportable : « Dring dring, dring dring !!! ».


TESTUDINES

 

 

14 juillet, 18h30

 

Il fait bon, c'est tranquille et calme, ici l'eau est fraîche. Je continue par là. C'est vraiment différent aujourd'hui, l'eau est différente,  Il y a plusieurs choses qui flottent. Certaines sont petites, d'autres grandes, avec plusieurs couleurs différentes. AÏE ! Ça fait mal! Quelle est cette chose? C'est géant et dure, cette chose flotte et…oh, elle se remplit d'eau petit à petit et  finit par sombrer! Je vais  plus loin, en espérant être à l’abri... C'est déjà plus calme et je ne vois rien à l'horizon. En fait il y a encore ces choses bizarres… Je sors de l'eau, il y aura sûrement moins de choses. Où vais-je ? Par là peut-être, mais cette colline me semble impossible à gravir. Je suis épuisée, je fais une pause, je n'ai plus de souffle.. Enfin j'y  arrive! Oh c'est étrange, le sol est différent, ça me fait presque mal, mes griffes ont du mal a s'enfoncer dans ce sol, de même que mes pattes arrières, elles commencent à chauffer…tout me paraît grand et dangereux. J'entends un bruit au loin qui se rapproche de plus en plus! C’est l’Homme. J'ai déjà vu des êtres de son  espèce auparavant, c'est vrai qu'elle est immense et que chacune d'entre elles a une carapace différente, et elle se tient sur deux pattes. J'ai vraiment peur, pourquoi viennent-ils vers moi? Je n'ai pas envie qu'ils me touchent avec leurs grosses pattes sales, je me cache en restant à l'intérieur de ma carapace. J'ai peur d'eux. Ah ! Que se passe t-il ? Je ne touche plus le sol ! Je vole?! J'ai peur… Je sors voir ce qu'il se passe. Enfin! De retour sur le sol! Je me sens soulagée tout d’un coup, je pensais que cette folle espèce allait me faire du mal… J'espère ne plus jamais les revoir ! Mais… je suis perdue, mais où suis-je !?Ah, mais serait-ce de l'herbe que j'aperçois au loin ? J'y vais ! Je passe par là, sur ces espèces d'amphiprions noirs et blancs géants sur ce sable noir chaud. Pourquoi cette immense machine obscure à deux roues m'éblouit-elle ? Je préfère rentrer dans ma carapace. Elle est toujours là, elle ne veut pas partir. Tant pis je reste là, dès que je peux, je m'enfuis. C'est bon, c'est le moment ! Le bruit s'estompe, je peux enfin aller me nourrir. Il faut que je fasse vite. Qu'est ce que cette herbe est belle, si appétissante! J'y suis presque ! Je ne prête plus d'attention au reste. Un bruit...une lumière...un poids au-dessus de moi. J'ai mal partout tout d'un coup. Je n'arrive plus à faire quoi que ce soit, je me sens toute molle… Je n'ai plus aucune force, je vois de plus en plus flou... J'étouffe, je perd mes forces… mais qu'est ce qu'il se passe ?...j'ai comme l'impression que je ne pourrais plus jamais manger d'her….

 

 

Alessandra Martone

Léa Carvalho-Marques

 


CARASSIUS AURATUS

 

 

14 juillet, 22h30

 

Après un énième aller-retour effectué dans mon bocal, j’aperçois l’Homme qui vient de manger un des miens. Il se lève, se déplace vers la sortie mais se fait rattraper par un autre auquel il donne plusieurs morceaux de papiers. Il passe la porte et s’installe dans sa machine. Je le vois partir à travers ma prison de verre.

 

 

Sarah Camiade

Jake Elvy

 


ERINACEUS EUROPAEUS

 

L.F

 

14 juillet, 22h45

La fraîcheur de la nuit me fait émerger de mon sommeil. Je peux enfin oublier la chaleur de la journée. J'aime  sentir cet air frais et humide. Je sors lentement de mon nid, je fais toujours attention lorsque je sors. J'ai échappé une fois de peu à une bête qui me poursuivait. Cette fois-ci, je ne sens aucune odeur qui m'est inconnue. Je sens mes pattes s'enfoncer dans ce sol mou et humide. C'est si agréable que je me roule dedans. Les gouttelettes passent à travers mes épines, je me sens enfin bien, je n'aime pas ces temps chauds. Mais, quelque chose me manque. Mes mouvements sont étrangement lents... J'ai faim! Je me dirige alors vers là où mon odorat m'attire. Je sens des petits insectes qui me mènent là où je ne suis jamais allé. Le sol n'est plus aussi agréable. Je sens une chaleur se dégager de cette matière sur laquelle je me déplace, ça me brûle les coussinets. Le sol tremble et les bruits sont plus forts les uns que les autres. Cependant l'un se dégage: un bourdonnement fort, constant et répétitif. Tout d'un coup une rafale d'explosions résonnent dans ma tête, des lumières jaillissent de tous les côtés, je panique. Que se passe t-il? Je ne comprends rien, je n'ai jamais vécu de situation identique auparavant, je me sens assiégé, piégé! Des choses inconnues me frôlent à toute vitesse créant un vent chaud et violent. C'est insupportable. Pour me protéger je me mets vite en boule, comptant sur mes épines pour vaincre ces choses qui m'effraient. Un dernier bruit retentit, puis soudain, plus rien.

 

Jake Elvy

Sarah Camiade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SYLVIA UNDATA

 

L.F

 

14 juillet, 22h45

 

Je sens que la nuit tombe, il fait chaud, l'air pourtant rafraîchit mon plumage. C'est un temps idéal pour voler, l'air balaie mes ailes de manière agréable, le vent éveille mes sens. Il y a pourtant quelque chose qui ne va pas, je ne sais quoi, c'est un peu comme quelque chose qui se rapproche. Je décide de m'envoler, prendre de la hauteur. Puis, perché du haut de mon arbre, je perçois une file de petites cages agglutinées se suivant les unes derrières les autres, elle a l'allure d'une chenille, elle est longue, géante, et colorée, elle illumine ses alentours. Pourtant elle ne ressemble à aucune autre bête que j'ai déjà pu savourer. Intrigué, je m'approche. C'est trop gros pour de la nourriture. L'air devient si chaud, qu'il me brûle, cela m'est désagréable. Je tente de me poser sur cet étrange animal mais au contact de celui-ci, je me brûle les pattes. Je m'envole. Ce n'est pas une chenille. Je perçois l’Homme, blotti dans sa cage, il me regarde, il est agité comme par une envie pressante. Je prends la fuite. Je n'arrive pas à prendre de l'altitude. Plusieurs bruits inconnus, effrayants et assourdissants commencent à retentir, cela m'inquiète. Un danger? Un prédateur? Prendre de la distance...Je m'éloigne. Je perçois un hérisson sur la route, se faufilant lentement parmi les géants. Il se met en boule, le voilà piégé ; il est déjà trop tard lorsque un bruit terrifiant me parvient jusqu'au ciel, le hérisson a disparu. Une flaque de sang, un petit tas de chair, de piques et de poils ...  Je suis à mon tour pris au piège comme par un temps de tempête. Je perds de l'altitude, je suis désorienté, je n'arrive plus à voler. La peur prend le dessus, je me sens vulnérable jusqu'à ce que soudain, je vois au loin une deuxième fauvette, qui comme moi est apeurée. Je me heurte alors à une chauve-souris en pleine course poursuite. Je tombe brusquement dans une grande cage sombre, deux géants me regardent, ils ont l'air occupé, surpris par mon arrivée inattendue, ils se tiennent devant moi... Le reste je ne m'en souviens plus.

 

 

Sarah Soulier

Pauline Lely


 

SATYRINAE

 

L.F

 

14 juillet, 23h34

 

Mon cocon se brise et le monde s'ouvre à moi. L'immensité des choses autour de moi me frappe: ces arbres espérant toucher les étoiles, ce ciel infiniment vaste et toutes ces créatures explorant déjà la nature. Pour la première fois mes ailes se déploient, et je sens l'air virevolter entre chacun de mes mouvements. De toute ma vie vécue sur terre, jamais je n'avais ressenti de telles émotions qu'en volant. Les ténèbres de la nuit m'apaisent d'une sérénité infinie. Une telle vie ne se vit pas seul, mais où sont alors tous mes semblables? Je ne peux m'arrêter de voler, j'ai beau admirer chacun des recoins de cette sombre étendue, aucun d'eux ne m'apparaît.

Lentement, le noir de la nuit vient à se confondre à une lumière aveuglante qui m’étourdit de par son intensité. Les alentours me semblent inconnus, je redécouvre alors un nouvel espace angoissant inondé par une pluie sonore incessante et des lumières m'empêchant de m'orienter. Malgré tout, cette luminosité me fascine par ses rayonnements en contradiction avec l'obscurité qui m'apportait sécurité. Ces éclats de lumières m'éblouissent laissant continuellement cette atmosphère vague qui m'encercle. Je ne peux m'empêcher de me rapprocher de cette lumière qui ne cesse de m'intriguer. Cette flamme artificielle m'appelle. Je ne sais plus où je suis, je ne vois plus rien cependant je ressens maintenant une chaleur qui m'est presque agréable. A chacun de mes battements d'ailes j'ai cette sensation indescriptible que l'air s'embrase. Brusquement, cette chaleur me devient insupportable et m'empêche presque de voler, elle m'étouffe: où est cette nuit que j'aime tant et ces ténèbres qui me réconfortent? Malgré mes efforts pour m'éloigner de cette braise toxique je ne distingue plus où je suis, si étourdi.

Je parviens à laisser cette brise d'air frais m'aider à me rediriger vers la forêt, mon endroit de sûreté. J'aperçois au loin une ombre arpenter le ciel: serait-ce un de mes semblables? Vais-je pouvoir partager toutes ces émotions que j'ai pu ressentir ce soir?

Au fur et à mesure que cette forme s'avance vers moi, un tout autre être se dessine alors. Effrayante et imposante, je n'ai d'autre choix que de changer ma direction. Mes battements d'ailes ne sont pas aussi rapides que les siens, je ressens encore cette chaleur qui s'est emparée de mon aile. Cette masse  ne cesse de se rapprocher, je pourrais presque la sentir. Quand tout à coup, cette chaleur disparaît.

 

 

Camille Bois--Martin

Océane Lacaze

 


PIPISTRELLUS PIPISTRELLUS

 

L.F

 

                                                            14 juillet, 23h40

 

Cette journée, je n'ai pu me reposer aussi paisiblement que d'habitude. J'ai dû me réveiller de nombreuses fois car mon crâne était rempli de bourdonnements intenses, je pensais même que j'allais me retourner à l'envers, la tête en l'air. Je pousse mon grincement habituel ; l'ultrason qu'il contient se réfléchit sur une proie de petite taille. Je suis affamée, depuis plusieurs jours mes cycles du jour et de la nuit se modifient, rendant mes parties de chasses rares et difficiles. Ce maigre butin ne me sustentera donc pas mais je décide de tenter le tout pour le tout en me lançant dans une course poursuite effrénée. Ma collation est rapide, je slalome entre pins et chênes. Soudain, alors que je suis sur le point de n'en faire qu'une bouchée, un terrible tremblement retentit, semblable à des bombes pétaradant dans mon sonar.  Tous mes repères se brouillent, et je heurte un arbre. Quant à mon papillon dont je n'ai pu croquer qu'une aile, il s'est envolé vers d'autres horizons. En voulant retourner vers mon habitat, je réalise que je me suis égarée. Cet endroit dépourvu de végétation m'est inconnu, je continue d'avancer, lorsqu'une vive lumière m’éblouit. Déjà le jour ? Je perçois un second bruit sourd, qui lui semble être en mouvement. Je ressens tellement d'ondes importantes, que cette chose qui bouge pourrait me mettre en danger. Effrayée, je rejoins un habitat qui n'est pas le mien pour commencer une nouvelle journée qui j'espère donnera suite à un lendemain moins bref…

 

Coline Ghadimi

Eva Miclot

Renata Varadanin

 

 

 

 

 


ÉPILOGUE

 

 

 

Fruit de l'évolution, l'équilibre naturel de notre société moderne dépend de la complexité de la biodiversité qui nous entoure.

A l'aube de la sixième extinction de masse, nous devons prendre conscience de l’existence de ces espèces patrimoniales afin de pouvoir les préserver de notre mode de vie exubérant.

Chacune de ces espèces ont leur place dans notre écosystème.

 

 


REMERCIEMENTS DES ÉLÈVES

 

 

           

            Nous souhaitions tout d’abord remercier Nadia Reliquet, professeur de littérature, qui, au fil de ses multiples relectures, nous a permis de donner de la cohérence à notre récit.

            Nos remerciements vont également à Loïc Fasan, écologue, qui nous a apporté son expertise et sa connaissance des espèces patrimoniales landaises, ainsi que des menaces humaines qui pèsent sur elles. Merci pour ses photos et la rédaction de l’épilogue.

            Nous souhaitions enfin remercier la librairie Mollat pour nous avoir donné l’occasion de conduire un projet en commun dont nous espérons qu’il permettra à tout un chacun de mieux écouter les voix animales.