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Un fascinant inconnu de Jennie Lucas, par Laura Denize

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Une actualité de Adeline
Publié le 22/05/2013
Harlequin, collection bien connue pour faire rêver -et fantasmer- la ménagère de plus de cinquante ans, assume un style bien particulier et, selon moi, sous estimé. Si en effet on ne peut s’empêcher de sourire en lisant ces histoires à l'eau de rose concentrée, les lecteurs les plus honnêtes avoueront -à leur corps défendant – qu'on ne peut pas non plus s’empêcher de les finir. Un fascinant inconnu, de Jennie Lucas, est une merveille du genre. Si le titre française laisse rêveur, que dire du titre original: the virgin's choice? Et pourtant, ce qu'on hésite à appeler une œuvre joue des codes du roman sentimental avec une outrance enthousiasmante. L'auteur parvient à nous livrer une histoire ridiculement bien ficelée, sans aucune dérision. Car c'est là l'exploit de cette collection: ne jamais pousser le mauvais gout en soulignant l'évidence. Le lecteur décide de son degré de lecture. Pour ma part, impossible d'aborder ce récit mêlant faux mariage, enlèvement, milliardaire malheureux et vierge effarouchée, le tout piqué ça et là de passages pseudo érotiques, sans une bonne dose de second degré. Et pourtant, à quoi bon le cacher? La force de ce livre, c'est de nous faire baisser notre garde. On s'amuse des clichés, on remarque en passant que l'auteur s'en sort plutôt bien dans cet exercice de style complexe, on se croit bien à l'abri derrière son sentiment de supériorité devant ce genre de 'littérature', et sans s'en rendre compte on se retrouve emporté par l'histoire, on s'attache à des personnages que l'on sait excessivement irréalistes et même énervants, bref, on a envie d'un happy end. Il arrive cet happy end, évidemment. On le savait. Mais on est content quand même. Plus qu'on ne voudrait. Alors non, ce n'est pas du Zola, ce n'est pas fait pour ça. Mais c'est de la littérature quand même, celle qui fait rire, qui fait rêver un peu, qui nous sort du monde réel mais nous y redépose en douceur à la fin. Un très bons 'mauvais' livres finalement, et au sceptiques je demanderai d'abord d'oser essayer d'en lire un. Même en cachette, comme ça, pour le plaisir.